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L’Institut TransMedTech : catalyseur des technologies médicales de l’avenir

Par Catherine Florès
1 octobre 2016 - Source : Magazine Poly  | VersionPDFdisponible (Octobre 2016)
1 octobre 2016 - Source : Magazine Poly
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Une nouvelle infrastructure consacrée au développement des technologies médicales de nouvelle génération naît au Québec : l’Institut TransMedTech de Montréal. Figurant parmi les treize initiatives lauréates du concours du fonds d’excellence en recherche Apogée Canada dévoilées cet été, cet institut reçoit un financement fédéral de 35 625 000 $ et une participation de partenaires de l’ordre de 60 000 000 $. Orchestré par le Pr Carl-Éric Aubin, codirecteur du groupe de recherche en sciences et technologies biomédicales (GRSTB), titulaire d’une Chaire du Canada en génie orthopédique et chercheur au CHU Sainte-Justine, TransMedTech présente une forme inédite pour une initiative de cette ampleur, celle d’un écosystème transdisciplinaire d’innovation ouverte.

Innover pour et avec les acteurs du réseau de la santé

Dans le domaine de la santé, entre l’émergence d’une idée de nouvelle solution et le produit commercialisé et implanté dans le milieu médical, le temps se compte en années, souvent en décennies. Stimuler et accélérer ce processus et favoriser la conception et l’adoption de technologies nouvelles en phase avec les besoins non comblés des usagers est au coeur de la mission de TransMedTech.

« Il n’y a pas que les chercheurs qui ont des idées d’innovation ! Elles partent souvent d’un besoin constaté », affirme Carl-Éric Aubin. « C’est pourquoi la création de l’Institut TransMedTech est fondée sur une approche dite du laboratoire vivant (Living Lab dans le jargon courant), qui place les utilisateurs et les patients au coeur du processus d’innovation. Nous avons voulu rassembler des ingénieurs, des équipes scientifiques interdisciplinaires du domaine biomédical, des cliniciens, des administrateurs et responsables de l’implémentation des nouvelles technologies du réseau de la santé, des industriels, des étudiants, et, bien entendu, des patients. Ils vont pouvoir participer à un processus de cocréation partant de la proposition de nouvelles idées, de leur évaluation, et à les faire évoluer vers la conception de nouvelles solutions jusqu’à leur validation clinique et implémentation dans le réseau de la santé. »

Alignement avec les priorités internationales et nationales en matière de santé

TransMedTech cible en priorité les maladies musculosquelettiques et cardiovasculaires, ainsi que les cancers, trois domaines représentant des défis importants de la médecine compte tenu du vieillissement de la population et de la complexité des maladies associées. « Ce sont des domaines où les équipes de recherche rassemblées au sein de TransMedTech possèdent déjà une expertise internationalement reconnue, et où la croissance des besoins est accélérée par les besoins du système de la santé », souligne Carl-Éric Aubin.

Celui-ci précise que l’objectif de l’Institut est d’accélérer les processus de développement, de transfert industriel et vers le système de santé et d’utilisation par les usagers, en tenant compte des enjeux socio-économiques du réseau, des entreprises biomédicales et de la population. « Nous voulons avoir un impact transformateur sur les soins de santé et devenir un modèle d’excellence pour le Canada. » L’ambition de TransMedTech est en phase avec la priorité internationale actuelle donnée à la recherche de nouvelles approches médicales pour améliorer l’efficacité et l’accès aux soins de santé de qualité.

Concrétisation d’une vision

Le mode de fonctionnement collaboratif de l’Institut est dynamisé par une approche stratégique pragmatique et réaliste, soutenue par un réseau de partenariats nationaux ou internationaux avec des institutions, des industries, des leaders d’opinion et des associations de patients. Parmi ces nombreux partenaires, figurent plusieurs établissements universitaires dont l’Université de Montréal, des hôpitaux universitaires dont le CHU Sainte-Justine, le CHUM et l’Hôpital général juif, le Consortium MEDTEQ de recherche et d’innovation en technologies médicales du Québec, le Consortium québécois sur la découverte du médicament, ainsi que des entreprises comme ZimmerCAS, Medtronic ou Siemens, de même que diverses PME.

Le coeur stratégique de l’Institut TransMedTech est le « laboratoire vivant », un centre de développement de technologies médicales qui occupera un étage d’une aile du CHU Sainte-Justine. Ce sera un carrefour d’expertises qui interagiront avec différentes unités cliniques. Les travaux s’orienteront selon deux volets technologiques, soit iDx, la prochaine génération de technologies médicales de diagnostic et de pronostic, et iSurg, les technologies d’intervention et de réadaptation de l’avenir.

Tout un éventail de projets seront développés selon sept axes technologiques, comme par exemple : la prochaine génération de biosenseurs et micro dispositifs médicaux, d’outils de pronostic de maladies musculosquelettiques et cardiovasculaires, de sondes biophotoniques, des technologies d’intervention nanothérapeutiques et nanorobotiques, des technologies d’imagerie multimodales et interventionnelles, ainsi que des dispositifs pour traitements minimalement invasifs ou des technologies de réadaptation.

Pour Carl-Éric Aubin, la création de l’Institut concrétise une vision qui s’est élaborée au cours des vingt dernières années, celle d’un catalyseur pour la cocréation de nouvelles technologies médicales, axé sur les patients et les usagers. « Le travail mené par le GRSTB est depuis longtemps basé sur l’interdisciplinarité, les échanges d’idées et le développement de concepts innovants. À partir de ces collaborations s’est formée une communauté de chercheurs, de cliniciens, de personnel du réseau de la santé, de partenaires industriels et de patients qui adhèrent à cette vision », explique-t-il.

« Nous aurons désormais les moyens d’aller plus loin encore, en bénéficiant notamment de l’accès à de grands plateaux technologiques des hôpitaux universitaires. Par exemple celui en oncologie de l’Hôpital général juif, avec lequel nous développons des nanotechnologies pour la délivrance efficace de médicaments contre les tumeurs cancéreuses, ou encore celui en traitement des maladies musculo-squelettiques des enfants du CHU Sainte-Justine, avec lequel nous développons des orthèses 50 % plus légères et 30 % plus efficaces pour les jeunes patients atteints de scolioses. »

 

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