Répondre à des attentes sociétales 

Les chiffres sont vertigineux : le rapport de 2023 du Forum économique mondial désigne la cybercriminalité comme l’un des 10 principaux risques mondiaux actuels et futurs. D’ici 2025, ses coûts à l’échelle planétaire s’élèveront à 10,5 billions de dollars américains, prévoit la revue Cybersecurity Ventures, et ces types de crimes représenteraient ce jour le plus grand transfert de richesse économique de l’histoire, selon un rapport de la firme de télécommunications AT&T. La situation est aggravée par la pénurie mondiale de main-d’œuvre en cybersécurité, estimée l’an dernier à 3,4 millions de travailleurs (source : International Information System Security Certification Consortium (ISC)²).

En réponse au besoin impératif de la société de maîtriser les risques numériques, Polytechnique Montréal, l’Université de Montréal et HEC Montréal ont créé l’Institut multidisciplinaire en cybersécurité et cyberrésilience (IMC²). Cet institut, dont la création a été annoncée le 18 mai dernier, est administré par Polytechnique.

Multidisciplinarité et transdisciplinarité

L’idée d’un institut germait à Polytechnique depuis plusieurs années. Elle a fait son chemin avec le recrutement de deux sommités reconnues dans le domaine de la cybersécurité et de la cyberrésilience, les professeurs Frédéric Cuppens et Nora Boulahia Cuppens. Notre université détenait déjà une masse critique de chercheurs et d’étudiants se penchant sur les enjeux dans ces domaines. Elle possédait également une longueur d’avance en matière de formation en cybersécurité, notamment avec ses très populaires certificats, la formation continue ad hoc destinée à des organisations publiques et privées, ainsi que ses programmes d’études supérieures dans le domaine et son Parcours en cybersécurité de l’accompagnateur en entrepreneuriat offert par Propolys.

La cybersécurité nécessitant une approche multidisciplinaire, nous étions désireux d’associer nos forces à celles de l’Université de Montréal et de HEC Montréal. Ceci, afin de stimuler la recherche et l’innovation et de former une nouvelle génération d’experts et expertes du domaine, capables de relever les défis de demain. Cette mobilisation d’expertises, de ressources et de réseaux à l’IMC² permettra aussi de couvrir de manière intégrée les aspects technologiques, économiques, juridiques et comportementaux de la cybersécurité, tout en favorisant l’acceptabilité sociale des idées et des solutions qui émaneront de l’Institut.

La gouvernance de l’IMC² reflète la volonté de synergie des trois universités fondatrices : la direction en est confiée au P^r Frédéric Cuppens, du Département de génie informatique et génie logiciel de Polytechnique. La P^re Nora Boulahia Cuppens, du même département, dirige le volet recherche. Le P^r Benoit Dupont, de l’École de criminologie de l’Université de Montréal et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en cybersécurité, coordonne les politiques publiques, tandis que la P^re Alina Maria Dulipovici, du Département de technologies de l'information de HEC Montréal, dirige le volet formation. Marc Gervais, un spécialiste en gestion dans le secteur aérospatial, assume quant à lui la direction exécutive de l’Institut.

Dynamiser les compétences des acteurs de l'écosystème

Misant sur les partenariats, l'IMC² promeut la collaboration entre l'industrie, les jeunes pousses et les centres de recherche pour orienter l'innovation technologique et favoriser son intégration dans l'économie.

Il jouera aussi un rôle de facilitateur entre le milieu universitaire et les acteurs externes spécialisés en cybersécurité et en cyberrésilience. Il complètera en particulier les efforts déployés par deux organismes essentiels de l'écosystème québécois et canadien de la cybersécurité : l'OSBL Cybereco et la grappe industrielle In-Sec-M.

Influencer les décideurs publics et les citoyens

Au triptyque formation-recherche-innovation, IMC² ajoute un quatrième volet à sa mission : l’influence sur les décisions publiques, comme sur la sphère citoyenne.

Ses membres souhaitent, en effet, apporter leurs connaissances et leurs outils aux décideurs publics afin de les éclairer dans leurs choix de politiques publiques et de réglementations et de les aider à mieux prendre en compte les risques. Certaines de leurs initiatives telles que la sensibilisation et les conseils pourront également être directement orientées vers le grand public, afin d’habiliter les citoyens à mieux se protéger contre les cybermenaces.

Pour en savoir plus, visitez le site i-mc2.ca.