
Le Magazine de Polytechnique Montréal
Futurs ingénieurs : le monde pour horizon
Premier et unique membre nord-américain du réseau T.I.M.E. (Top International Managers in Engineering) depuis 2016, Polytechnique s'inscrit dans une communauté de 57 établissements d'excellence répartis dans 24 pays. Le réseau T.I.M.E. œuvre particulièrement pour la promotion des doubles diplômes au niveau master (maîtrise) et l'internationalisation de la formation des ingénieurs et ingénieures.
Du 16 au 21 octobre dernier, Polytechnique Montréal a accueilli, pour la première fois, l'assemblée générale du réseau T.I.M.E., ainsi que la deuxième édition de la Foire du Programme d'échanges et de stages à l'international. À l'occasion de cet événement rassembleur, nous avons rencontré Didier Clouteau, président du réseau T.I.M.E., (également directeur du Département de mécanique, énergétique et génie des procédés à CentraleSupélec), Gwenaëlle Guillerme, secrétaire générale du réseau, et Maud Cohen, directrice générale de Polytechnique Montréal.

Maud Cohen, directrice générale de Polytechnique Montréal, Didier Clouteau, président du réseau T.I.M.E. (également directeur du Département de mécanique, énergétique et génie des procédés à CentraleSupélec) et Gwenaëlle Guillerme, secrétaire générale du réseau. (Photo : Thierry du Bois)
Quelles sont les valeurs centrales du réseau T.I.M.E.?
Didier Clouteau : L'excellence en ingénierie et l'international sont au cœur de notre réseau. L'idéal de la construction européenne, qui a inspiré la création du T.I.M.E. en 1989, reste essentiel dans la situation internationale actuelle. Notre priorité est de privilégier la coopération plutôt que la concurrence entre nos établissements partenaires, et faire en sorte que les étudiantes et étudiants puissent rencontrer leurs pairs et partager des pratiques.
Gwenaëlle Guillerme : J'ajouterais que cette collaboration nourrit notre vision de « l'ingénieur humaniste » : un professionnel doté d'une solide base scientifique et d'une réelle ouverture sur le monde, et à l’aise avec la diversité. Chacun de nos établissements partenaires, qu'il soit français, québécois, japonais ou autre, apporte sa spécificité. Cette diversité nous enrichit mutuellement. Notre force est justement d'harmoniser ces différences plutôt que de chercher à standardiser les formations.
Maud Cohen : Cette vision résonne parfaitement avec le Plan stratégique de Polytechnique qui met aussi l'accent sur la collaboration et l'interdisciplinarité présentes dans le réseau. Notons aussi que l’expérience internationale et la mobilité rendues possibles offrent à nos futurs ingénieurs une perspective globale, indispensable pour aborder les problèmes complexes d’aujourd’hui.
Que représente l’accueil de l'assemblée générale du réseau par Polytechnique Montréal?
Gwenaëlle Guillerme : La tenue de l’AG en Amérique du Nord est une grande première! Cette AG consolide particulièrement notre collaboration avec Polytechnique Montréal, qui s'implique remarquablement dans le réseau.
Didier Clouteau : Et le lieu choisi est stratégique. Le système québécois, différent du processus de Bologne européen, nous ouvre de nouvelles perspectives pour l'expansion du réseau.
Maud Cohen : Pour Polytechnique, recevoir le réseau représente un grand honneur. C'est l'occasion de renforcer nos liens avec des partenaires qui partagent nos valeurs. Le rapprochement Europe-Canada prend tout son sens dans le contexte international actuel.
Quelle est aujourd’hui l’importance d’un volet international dans la formation d’ingénieur?
Gwenaëlle Guillerme : Notre mission va au-delà des simples échanges universitaires : nous voulons que les étudiants puissent sortir de leur zone de confort et s'ouvrir à d'autres réalités culturelles.
Didier Clouteau : C'est d'autant plus crucial que le marché professionnel est désormais mondial. Nos diplômés doivent être préparés à cette dimension internationale, particulièrement lorsqu'ils accéderont à des postes de direction où ils devront gérer des personnes de tous horizons.
Maud Cohen : À Polytechnique, nous constatons quotidiennement que les expériences internationales sont de véritables accélérateurs de compétences, particulièrement en matière d'adaptabilité et de résilience. Ces qualités deviendront de plus en plus essentielles avec l'évolution rapide des technologies et des connaissances scientifiques, qui transformeront profondément le monde que nous connaissons.
Quels sont les projets du réseau?
Gwenaëlle Guillerme : Notre programme phare reste le double diplôme, mais nous innovons constamment. Le projet ISIE (International Specialization in Industrial & System Engineering), par exemple, que Polytechnique Montréal coordonne en partenariat avec trois universités, Instituto Superior Técnico Lisboa (Portugal), Lunds Universitet (Suède) et Universidade de São Paulo (Brésil), intègre un partenariat prometteur avec L'ORÉAL. Nous avons aussi des projets collaboratifs liés au développement durable.
Didier Clouteau : Sans oublier notre travail sur l'harmonisation des cursus. Et je suis particulièrement enthousiaste concernant notre expansion vers d'autres continents. Grâce à nos programmes de bourses, nous veillerons également à maintenir une diversité sociale parmi les étudiants qui partent en échange.
Maud Cohen : Je tiens à souligner que la dynamique des collaborations interuniversitaires, soutenue par l'implication de partenaires industriels, nous aide à faire évoluer nos propres pratiques à Polytechnique. Elle peut également ouvrir la voie à de nouveaux partenariats de recherche. Enfin, cette dynamique nous fournit des arguments auprès des organismes d'accréditation des programmes de génie pour encourager une mise à jour de leurs critères, facilitant ainsi le parcours international des étudiantes et étudiants.