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Fière de faire partie de la grande famille du génie

Portrait de diplômée

Par Catherine Florès
8 janvier 2021 - Source : Magazine Poly  | VersionPDFdisponible (Printemps 2021)
8 janvier 2021 - Source : Magazine Poly
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Anna Canan

Anna Canan, Po 2012, ingénieure de projet et chef estimatrice chez Kiewit

Trouver sa voie

Le fruit n’est pas tombé loin de l’arbre : fille d’un ingénieur civil, Anna Canan s’est engagée dans la même voie et mène une belle carrière d’ingénieure de projet chez Kiewit. « Mon choix d’orientation professionnelle ne s’est cependant pas imposé à moi comme une évidence, relate-t-elle. Lorsque j’étais plus jeune, malgré mes facilités en sciences à l’école, j’étais loin de me projeter en ingénieure. J’ai même dirigé une boutique de mode à 19 ans! J’étais trop inexpérimentée et l’expérience a tourné court, mais j’en ai retiré plusieurs enseignements. Ensuite, le secteur bancaire puis l’immobilier m’ont un moment tentée avant que je n’envisage sérieusement le génie. »

Originaire de Syrie, Anna Canan est arrivée très jeune au Canada avec sa famille. Son père lui parlait souvent des projets qu’il avait réalisés dans leur pays d’origine. Impressionnée par l’effet de telles réalisations sur la vie des gens, elle a choisi le génie civil avec l’objectif d’avoir le même impact positif sur la société. « Mon père, qui m’a toujours soutenue dans mes choix, est fier que j’aie suivi ses traces, je crois. En tout cas, il a mis toute la Syrie au courant de mes succès ! », plaisante Mme Canan, qui a reçu en 2018 le prix Femme professionnelle et ingénieure de l’année et s’est retrouvée finaliste dans les catégories Relève, Femme d’exception des Mercuriades et Professionnel émergent en gestion de projet du PMI Montréal la même année.

Mandats d’envergure

Elle a commencé sa carrière en génie au ministère des Transports, puis est entrée chez Kiewit un an plus tard. « Je participe à de grands projets. Quand je suis sur les chantiers, je ne manque jamais d’être frappée par la beauté des paysages. Quelle chance de travailler dans un tel environnement ! »

Elle réalise des mandats de planification et d’estimation de projets de grande envergure, comme la construction de l’échangeur Turcot, la construction d’une plate-forme pétrolière à Terre-Neuve, le Réseau express métropolitain ou, tout récemment, la voie du train léger sur rail à Ottawa. « À chaque nouveau mandat, je ressens le trac. Mais je fonce, reconnaissante pour la confiance que mes chefs ont placée en moi et pour la bienveillance de mes mentors. »

Aujourd’hui, Mme Canan est gestionnaire de la planification et d’ingénieure de projet Exécution et opération sur le projet de train léger réalisé par le consortium formé par Kiewit et ses partenaires européens Vinci et Eurovia. Elle assure le contrôle des coûts et échéanciers et gère des équipes. Elle forme aussi celles-ci à l’utilisation de divers outils technologiques. « Je me passionne particulièrement pour la technologie comme l’IA qui permet de rendre les processus plus efficaces. »

La qualité des équipes qui l’entourent chez Kiewit lui permet de réaliser ses ambitions, affirme-t-elle. « En ingénierie, on n’accomplit rien seul. » Exit le cliché du sexisme régnant sur les chantiers; l’égalité, l’équité et l’entraide sont des valeurs essentielles dans son milieu de travail. « C’est un milieu généreux en partage d’expertises et ouvert à la diversité. J’apprends énormément au contact des équipes multidisciplinaires et de plus en plus multiculturelles de mon entreprise et de nos partenaires. Et nos longues heures de travail passées ensemble nouent des liens forts entre nous. Dans les projets, l’équipe devient pour moi une fratrie. »

Anna Canan sur un chantier

 

Optimiste pour le génie au féminin

Consciente du besoin de visibilité des femmes en ingénierie, Mme Canan s’implique fréquemment dans des activités de sensibilisation auprès des entreprises, des écoles et des universités. Elle est notamment proche des comités Poly-Phi et Poly-L de Polytechnique qui soutiennent les étudiantes en génie. « Il y a encore du chemin à faire, mais je suis optimiste quant à la progression du nombre d’ingénieures. Ainsi, le nombre de femmes chez Kiewit a fortement augmenté ces dernières années, grâce à une politique volontariste de l’entreprise – une bonne nouvelle pour les étudiantes de Polytechnique dont la proportion atteint maintenant 30 %. »

La multiplicité des modèles d’ingénieures contribue à attirer les jeunes filles vers la profession, pense Mme Canan. Elle-même trouve inspirantes des femmes telles que la Pre Catherine Morency, titulaire de la Chaire Mobilité et de la Chaire de recherche du Canada sur la mobilité des personnes de Polytechnique, Kateri Normandeau, vice-présidente du PMI-Montréal, ou encore Kathy Baig, la présidente de l’OIQ, résolument engagée à encourager la diversité dans la profession et à faciliter le processus de reconnaissance des ingénieurs formés à l’étranger.

Au service de la société

Davantage motivée par les défis d’un beau projet que par le prestige d’un poste, Mme Canan conserve comme leitmotiv d’améliorer la vie des citoyens.

« Dans un de mes premiers cours à Polytechnique, un professeur a souligné que dans le terme génie civil, il y a le mot civil. ‘‘Ça veut dire que vous serez au service de la société civile’’, nous a-t-il dit. Je ne l’ai jamais oublié. »

 

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