
Le Magazine de Polytechnique Montréal
Exploratrice des pouvoirs des cellules
Vue d'ailleurs

Originaire de l’Inde, Garima Dwivedi est entrée à Polytechnique en 2012. Dans ses bagages : une maîtrise en biotechnologies et une expérience de cinq ans au sein d’une entreprise biopharmaceutique spécialisée dans les biomatériaux et les produits pour la régénération cellulaire, notamment de l’articulation du genou.
Vers de nouveaux horizons
« J’avais envie d’élargir mes horizons scientifiques et de développer mon leadership. J’étais déjà venue à Polytechnique où mon entreprise m’avait envoyée assister à une conférence organisée par le groupe de génie biomédical en 2011. J’y avais fait la connaissance du Pr Michael Buschmann (dont la communauté de Polytechnique regrette le tragique décès survenu récemment, N.D.L.R.) et de son équipe de recherche en génie tissulaire. J’étais demeurée en contact avec ces chercheurs. Le Pr Buschmann m’a proposé un projet doctoral : il s’agissait d’étudier une solution associant un biopolymère et un produit à base de sang, destinée à la réparation du cartilage du genou », rapporte Mme Dwivedi, à qui ce projet a donné l’occasion de développer ses connaissances sur les cellules souches.
Succès
Sur le plan personnel, les premiers mois de son arrivée à Montréal n’ont pas été sans défi. « Je n’oublierai jamais le sentiment d’isolement que j’ai ressenti à cette époque, si loin de ma famille et de mes amis, et sans maîtrise du français. Arrivée en mai, j’ai certes évité le choc brutal du froid hivernal inconnu pour moi à l’époque, mais il m’était difficile de faire la connaissance d’autres étudiants car ma résidence universitaire se vidait à cette saison de l’année. Heureusement, j’ai eu la chance de recevoir un excellent soutien de mon directeur et de mes superviseures, l’associée de recherche Anik Chevrier et la Pre Caroline Hoemann. Je dois aussi souligner les efforts faits par Polytechnique pour que les étudiants venus d’ailleurs se sentent bien intégrés. Avec le temps, j’ai noué des amitiés durables. Et mes études doctorales ont été un vrai bonheur », déclare Garima Dwivedi, qui a obtenu son doctorat en 2017 avec une moyenne de 4/4 et une nomination pour le prix de la meilleure thèse.
Collaboration avec la NASA
En 2017, celle-ci est partie s’établir quatre années à Boston pour entreprendre des recherches postdoctorales conjointement au MIT et à l’Université de Harvard. Ses projets menés en collaboration avec la NASA consistaient à étudier les effets de l'arthrose post-traumatique sur Terre et dans l'espace, dans le but de développer des traitements adaptés aux futures longues missions sur la Lune ou sur Mars. Les astronautes doivent suivre un entraînement extrême et subissent l’absence de gravité terrestre qui tend à affaiblir leurs articulations. Ils sont donc particulièrement exposés au risque d’arthrose.
« Les tests étaient réalisés sur des modèles réduits d’articulations que je créais à partir de matériaux issus du genou humain, explique Garima Dwivedi. Nous avons pu les faire séjourner 21 jours dans l'espace, grâce à deux missions Space-X. » Qu’en est-il des résultats obtenus? « Ils nous laissent penser que si des traitements seront efficaces sur Terre, il le seront aussi dans l’espace. »
Nouveaux vaccins
À la fin de son projet au MIT, la chercheuse a pris la direction de Philadelphie en novembre 2021 pour se consacrer à un autre domaine tout aussi passionnant : le développement de vaccins à ARN messager contre diverses maladies infectieuses.
« Un de mes anciens collègues de Polytechnique, Mohamad-Gabriel Alameh, mène des recherches dans ce domaine au laboratoire du Dr Drew Weissman, à l’Université de Pennsylvanie. Il me parlait souvent de ses travaux et cela me captivait. Mon mari travaille en milieu hospitalier, je suis donc très sensibilisée aux besoins en nouveaux vaccins. Avec la pandémie, le sujet a pris une importance cruciale. Alors quand Mohamad-Gabriel m’a fait signe, je n’ai pas hésité! Nous essayons de développer des vaccins efficaces contre différents variants. J’ai de nombreux défis, car c’est un nouveau domaine pour moi. Mais, pouvoir faire cette contribution à l’humanité, cela vaut tous les efforts. »