“Vers l’infini, et plus loin encore”
Ce leitmotiv rendu célèbre par Buzz l’Éclair, personnage central du film d’animation “Toy Story” en 1995, ne saurait mieux représenter l’appel de l’Homme pour l’exploration spatiale. Depuis la nuit des temps, le ciel étoilé attire les regards, et alimente rêves et questionnements. Aussi, dans la perspective d’aller voir ailleurs si nous pouvons nous s’y établir si nous y sommes, de grandes ressources ont été déployées pour développer les technologies et le savoir-faire pour habiter en dehors de l’atmosphère terrestre. Nous avons d’abord atteint la limite de la stratosphère, marché sur la Lune, et nous étudions maintenant les effets de séjourner dans l’espace sur de longues périodes grâce à la Station spatiale internationale. Le prochain objectif est d’effectuer des vols habités beaucoup plus loin, et il est prévu d’établir une base permanente habitée sur la Lune d’où ces vols partiraient. Aussi, plus les destinations seront éloignées, et plus ces vols devront générer les denrées alimentaires requises, par le recyclage des déchets biologiques.
Dans ce contexte, l'Agence spatiale européenne (ESA) oeuvre au développement d’un système intégré et autonome permettant de supporter la vie d’astronautes pour des voyages interplanétaires, dont de la Lune à la planète Mars. Le projet, appelé « MELiSSA » pour « Micro-Ecological Life Support System Alternative » comprend la conception d’une séquence de digesteurs et de bioréacteurs assurant le recyclage des matières organiques, des minéraux et éléments traces ainsi que de l’eau en nourriture, en boucle fermée. Cet écosystème intégré comprend des chambres de culture de plantes comestibles.
Le professeur Jolicoeur, expert en bioréacteurs appliqués à la biotechnologie végétale, coordonne un projet de développement de chambres de croissance de plantes. Ce projet est réalisé en collaboration avec le professeur Michel Perrier, expert en commande des bioprocédés, ainsi qu’avec deux ingénieurs, Anaïs Goudard et le Dr. Guillaume Goffaux. Le mandat de l’équipe, à l’intérieur du sous-projet HYSSE, pour « Hydroponic Sub-System Engineering », consiste en l'optimisation du design (côté racinaire) et de l'opération des systèmes de culture de végétaux, tout en permettant l’obtention de bilans de matière complets sur les composés élémentaires en jeu, soit principalement le carbone, l’azote, l’oxygène, le phosphore, etc. Il s’agit d’un projet international piloté par l’Agence spatiale européenne en collaboration de chercheurs à l’Université de Guelph, à l’Université de Gent et à l’Université Libre de Bruxelles, au Norwegian University of Science and Technology, ainsi que des compagnies Sherpa (sous-contractant, France) et EnginSoft (gestionnaire du projet, Italie).
Mario Jolicoeur a effectué son doctorat à l’École Polytechnique ainsi qu’à l’Université Paul Sabatier (Toulouse), et a séjourné au Massachusetts Institute of Technology par la suite. Il est professeur à Polytechnique depuis 1998, et oeuvre en biotechnologie depuis 1987. Il a mis sur pied une plateforme d’étude métabolomique sous l’égide d’une Chaire de recherche du Canada qu’il a piloté sur deux mandats (2003-20014). Il oeuvre à la mise au point d’une modélisation dynamique capable de décrire et de prédire le comportement de cellules dans divers contextes, soit pour l’amélioration de bioprocédés de production de biomolécules ou de la compréhension de pathologies dans le domaine biomédical.
http://ecls.esa.int/ecls/?p=melissa http://www.enginsoft.it/ricerca/Prog_HYSSE.html