Une étude menée à Polytechnique Montréal révèle que certains jouets métalliques et bijoux bon marché vendus en Amérique du Nord présentent des risques pour la santé des jeunes enfants

On sait que les bébés et les jeunes enfants portent fréquemment des objets autres que des aliments à leur bouche, un comportement qui entraîne parfois l'ingestion de petites pièces. Or, les jouets métalliques et certains bijoux bon marché contiennent parfois des éléments toxiques tels que le plomb et le cadmium. Ces objets présentent-ils un risque réel pour les jeunes enfants?

5 mars 2014

Pour trouver réponse à cette question, Gérald J. Zagury, professeur au Département des génies civil, géologique et des mines de Polytechnique Montréal, et Mert Guney, étudiant au doctorat sous la direction du Pr Zagury, ont examiné la contamination par des métaux au sein d'un ensemble de 72 jouets et bijoux achetés sur le marché nord-américain. Ils ont ensuite effectué des tests in vitro sur 24 échantillons en recréant en laboratoire les conditions biochimiques du système digestif dans le but d'obtenir une réponse précise. 

« Nous avons constaté que la contamination par le cadmium et le plomb, tous deux très toxiques, constitue un problème important, en particulier pour ce qui est des jouets et des bijoux métalliques. Du cuivre, du nickel, de l'arsenic et de l'antimoine étaient également présents dans certains échantillons », explique le Pr Zagury. Les tests approfondis ont démontré que les métaux peuvent se mobiliser dans les sucs digestifs après l'ingestion des pièces contaminées. Les chercheurs ont également observé que des quantités mobilisées de cadmium, de plomb, et de nickel provenant de certains échantillons dépassaient de manière importante les valeurs limites sécuritaires auxquelles un enfant peut être exposé sans souffrir d'effets nocifs aigus (douleurs abdominales, nausées, vomissements et diarrhée) ou chroniques variables selon les métaux. Il faut noter que l'ingestion chronique de plomb et de cadmium peut affecter de manière irréversible le développement intellectuel des enfants.    

Afin d'assurer la sécurité chimique des jouets et des bijoux pour enfants, Gérald J. Zagury et Mert Guney suggèrent d'appliquer des limites légales fondées sur le contenu en métaux « disponible » (mobilisé) plutôt que sur la concentration totale. Ils estiment également que les fondements scientifiques et l'efficacité de l'application des approches juridiques actuelles doivent faire l'objet d'une amélioration immédiate.   

Les résultats présentés dans cette étude font partie de la thèse doctorale de Mert Guney et ont récemment été publiés dans la réputée revue scientifique de l'American Chemical Society (ACS), Environmental Science & Technology. En outre, à partir des recommandations tirées de 44 revues évaluées par les pairs, soit plus de 400 éditeurs de revues scientifiques de l'ACS provenant du monde entier, l'article a été sélectionné pour figurer dans l'Editor's Choice de l'ACS, une nouvelle initiative dans le cadre de laquelle un article du portfolio est retenu chaque jour de l'année et mis à la disposition du public dès sa publication. Les articles de l'Editor's Choice de l'ACS ont pour but de démontrer l'engagement pris par l'ACS sur le plan de l'amélioration de la vie des gens grâce au pouvoir de transformation de la chimie; l'article peut être consulté en libre accès :

http://pubs.acs.org/doi/abs/10.1021/es4036122

Ces travaux de recherche ont été effectués grâce au soutien financier du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG). 

Référence : Guney M, Zagury GJ (2014). Bioaccessibility of As, Cd, Cu, Ni, Pb, and Sb in Toys and Low-Cost Jewelry. Environmental Science & Technology, publié en ligne, DOI : 10.1021/es4036122. 48 (2), pp 1238–1246.

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Fondée en 1873, Polytechnique Montréal est l'un des plus importants établissements d'enseignement et de recherche en génie au Canada. Polytechnique occupe le premier rang au Québec pour le nombre de ses étudiants aux cycles supérieurs et l'ampleur de ses activités de recherche. Avec plus de 41 400 diplômés, Polytechnique Montréal a formé près du quart des membres actuels de l'Ordre des ingénieurs du Québec. L'institution donne son enseignement dans 15 disciplines du génie. Polytechnique compte 248 professeurs et plus de 7500 étudiants. Son budget annuel de fonctionnement s'élève à plus de 200 millions de dollars, dont un budget de recherche de 82 millions de dollars.

Source et renseignements :
Annie Touchette
Conseillère principale en communications
Polytechnique Montréal
514 231-8133
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