2019-07-11 | Mes préparatifs de séjour
Enfin! Je me consacre maintenant à faire mes bagages et le départ est imminent! Il y avait de nombreuses choses à planifier pour en arriver à ce moment-là. En effet, partir un an en échange étudiant ça se prépare d’avance. Toutefois, chaque nouvelle étape accomplie nous maintient dans un flux d’engagement et de motivation. On progresse mentalement en se posant des questions et en se fixant des objectifs. De quelle manière vais-je concilier études, voyages, sports, vie sociale…? Comment vais-je m’accommoder avec les conditions météorologiques et les conditions de vie incomparables à celles du Québec? À quel point ma famille et mes amis vont me manquer durant une si longue période de temps? Vais-je me faire de nouveaux amis rapidement? J’ai encore une multitude de questions, en partie sans réponse. Pour retrouver mes repères, je vais certainement devoir m’adapter à la culture indienne et discuter avec les locaux. Pour le moment, le seul fait de réfléchir à tout ça me donne encore plus envie de plonger dans cette aventure aux mille et une possibilités.

2019-07-18 | Mes premières journées en Inde
L’arrivée à New Delhi a été plutôt étourdissante. La première chose qu’on remarque, c’est le chaos continuel qui règne dans la ville. Avec la fatigue accumulée après des heures de vol, ça se remarque davantage. Il y a de la pollution, autant auditive que visuelle, due au bruit des klaxons incessants et des déchets accumulés à la pelletée à chaque coin de rue. En pénétrant dans le campus sécurisé de IIT Delhi, on a l’impression d’entrer dans un monde parallèle complètement différent. Tout d’un coup, tout est beau, tranquille et bien entretenu. Soudainement, on côtoie des étudiants bien fortunés alors qu’on croisait de nombreux sans-abris auparavant. À première vue, c’est cette harmonie entre le beau et le laid, le riche et le pauvre et le silence et le vacarme qui définit New Delhi. J’ai l’impression que cette ville aux odeurs multicolores n’a pas fini de me surprendre.

2019-08-27 | Mon expérience culturelle
Dans un pays comme l’inde où le coût de la vie est très bas, il y a plusieurs façons de se procurer un repas abordable : à la cafétéria de sa propre résidence, dans les restaurants, dans la rue ou encore avec des services de livraison vraiment productifs et pratiques comme Zomato. Manger à la cafèt est en soi une expérience culturelle. Par exemple, après s’être servi dans notre plateau métallique à compartiments, on doit impérativement s’asseoir les uns à côté des autres. Cela facilite le travail des employés qui, régulièrement, font le tour des tables pour servir de la nourriture supplémentaire. Manger de la bouffe de rue en est une autre bien inhabituelle. On peut alors observer comment les cuisiniers préparent notre nourriture, ce qui est assez impressionnant. Les végétariens seront d’autant plus satisfaits, car il n’y a presque jamais de viande et beaucoup de légumineuses. Évidemment, c’est différent de ce qu’on connaît, mais la plupart du temps c’est goûteux et délicieux! Cependant, il y a beaucoup de féculents et de sucre. Personnellement, je sens que ce n’est pas ce que mon corps a de besoin, mais j’essaie d’éviter le plus possible. J’imagine que c’est aussi une question d’habitude.

2019-09-23 | Mes activités
Des déserts, une ville bleue, des montagnes vertes, un jardin de roches… on retrouve de tout en Inde! Non seulement les paysages sont magnifiques et très diversifiés (il me reste encore beaucoup à voir pour m’en assurer), mais la culture l’est d’autant plus. En voyageant dans ces territoires du nord de l’Inde, j’ai non seulement appris sur la culture des États du Rajasthan, de l’Himachal Pradesh et du Pendjab, mais aussi sur celle du sud de l’Inde. En effet, j’ai rencontré plusieurs autres voyageurs et nombre d’entre eux étaient des Indiens du sud. J’en ai donc profité pour occuper plusieurs de mes soirées à manger, boire et discuter de sujets culturels captivants avec eux. Tous ces bons moments, que je garderai dans ma mémoire pour toujours, sont survenus parce que j’ai pris la décision de partir à l’aventure en solo pour la première fois de ma vie. Ce fut révélateur! Ça m’a permis de faire de nombreuses rencontres aisément, d’être libre de choisir quoi faire et quand le faire, de connaitre mes limites, autant physiques que psychologiques, et, finalement, de sortir de ma zone de confort. Maintenant, j’ai encore plus envie de découvrir le reste du pays!

2019-11-04 | Défis et anecdotes
Pour fêter Diwali, un important festival en Inde symbolisant la victoire de la lumière sur l’obscurité, j’ai choisi d’aller à Amritsar, une ville dans l’état du Pendjab. J’ai pris cette décision et réservé mon billet de train seulement 2 heures avant son départ. Je me suis donc permis de manquer un cours pour me donner le temps de me préparer et de me rendre à la gare en métro. Même après m’être dépêché, j’arrivai à la gare avec un retard de 10 minutes par rapport à l’heure de départ prévue. Sur place, je compris heureusement que le train lui aussi était en retard. Soulagé, je m’assis sur un banc et attendis. Ça me pris un bon moment avant de m’apercevoir qu’il y avait beaucoup plus de retard que je pensais… En effet, j’ai dû attendre 6 heures avant que le train arrive! Heureusement, après un peu plus de 3 mois de séjour en Inde, j’ai appris à gérer ce genre de situation inconfortable où la patience est de mise, car le temps en Inde est vraiment différent. Je profitai de cette attente pour me promener un peu partout dans la gare et observer tout le mouvement présent. Je vais d’ailleurs en parler plus en détail dans mon prochain billet sur les infrastructures en Inde.
Au bout du compte, je peux dire que toute cette attente en a valu la peine. Diwali à Amritsar était toute une expérience! Avec une foule immense rassemblée pour l’événement, le renommé Temple d’or illuminé, les feux d’artifice, les pétards qui explosaient un peu partout dans les rues et le chaos habituel de la ville, il y avait une étrange ambiance à la fois festive et apocalyptique. Je vais certainement me souvenir de cette fin de semaine toute ma vie!

2019-11-20 | Les moyens de transport
Que ce soit en train, en métro ou en autorickshaw, en Inde, tous les moyens sont bons pour arriver à destination!
En ville, à New Delhi, il y a l’un des plus grands réseaux de métro au monde. Avec ses 8 lignes et ses 250 stations, il est possible d’aller presque partout où on veut sans trop se casser la tête. Il y a évidemment des éléments qui le distinguent de celui qu’on a à Montréal. Par exemple, le premier wagon est toujours réservé aux femmes. En effet, pour s’assurer qu’elles soient respectées, les femmes sont souvent séparées des hommes dans les endroits publics. De plus, la sécurité est beaucoup plus accrue : nombre élevé d'agents de sécurité, des fouilles à l’entrée et des systèmes de rayons X pour les bagages. Cela dit, j’adore le métro de Delhi. Il est efficace, très peu dispendieux et étonnement pas aussi bondé (sauf aux heures de pointe) que l’on pourrait penser malgré le fait qu’il se situe dans la cinquième ville la plus peuplée au monde.
Lorsque le métro n’offre pas un itinéraire avantageux ou la nuit, lorsqu’il est fermé, les autorickshaws, assurant une fonction de taxi, sont quant à eux pratiques pour se déplacer sur de courtes distances. De couleur jaune, ils sont facilement repérables. Aussi, leurs conducteurs sont nombreux à la recherche de clients à tout moment de la journée. Ils pratiquent leur métier très intelligemment en attendant aux endroits les plus achalandés comme les stations de métro ou à la sortie des bars durant la nuit. C'est donc un moyen de transport accessible et encore une fois peu couteux si on sait négocier à juste prix.
Pour voyager, le train est le meilleur choix. On peut admirer les paysages extérieurs si on est assis à côté d’une fenêtre, l’ambiance est plutôt intéressante puisqu’on est proches des autres passagers indiens et c’est une option rentable. Cependant, il faut savoir comment s'y prendre pour réserver son billet, ce qui peut être parfois compliqué. Il faut aussi s’y prendre d’avance, car les places s’épuisent rapidement. Si, par exemple, on achète un billet "General Class", on peut se retrouver dans des situations inconfortables où les trains les plus en demande sont complètement remplis. Une fois, alors que j’attendais le mien, dans celui d’à côté, il y avait des gens qui s’accrochaient aux wagons de l’extérieur. Ils argumentaient avec ceux à l’intérieur pour qu’ils leur laissent un peu de place. Même qu’à un certain moment, ils s’engueulaient et se menaçaient du poing. La "Sleeper Class" est selon moi le meilleur compromis entre prix et confort. Elle offre d'ailleurs la possibilité de dormir la nuit.
Somme toute, je dois admettre que le transport en commun est vraiment plus développé en Inde qu'au Québec. Il est donc plus simple de vivre différentes expériences aux quatre coins du pays!

2020-01-06 | Conclusion de mon expérience à l'international
Avant de retourner au Canada, il me restait une chose à faire: visiter ma famille indienne. En effet, ma mère est née en Inde et a immigré au Canada très jeune avec l'une de ses sœurs. Il y a donc encore tout le reste de sa famille qui vit dans l'État du Kerala au sud de l'Inde.
J'ai passé 5 jours chez son autre sœur et je suis allé faire des visites chez ma grand-mère et chez mes cousins plus éloignés. Ce fut une expérience révélatrice! J'étais habitué jusqu’à ce moment de poser mon regard sur la culture indienne tout en ayant une certaine liberté de m'en détacher lorsque ça me tentait, en restant seul ou avec d'autres touristes. Mais alors là, c'était vraiment une autre histoire! J'étais avec ma famille 24 heures sur 24! Dit comme ça, c'est comme si tout était normal, car normalement on connait bien sa famille, mais mis à part quelques exceptions et puisque c'était la première fois que je mettais les pieds dans leur demeure, tout ce que je vivais était peu familier. J'étais submergé par une culture complètement différente à la mienne.
J'ai beaucoup appris de ce séjour. L'une des choses qui m'a le plus sorti de ma zone de confort, mais qui était fort intéressante, est la place de la famille chez les Indiens. Pour eux, les intérêts de la famille passent avant ses propres intérêts personnels. Moi-même je ressentais que chaque décision que je prenais avait ses conséquences. Par exemple, l'heure que je décidais de manger était l'heure de manger pour toute la famille. J'avais beaucoup de poids sur mes épaules, car puisque j'étais un invité d'honneur, tout devait répondre à mes besoins. Je tentais de briser le moins possible leur routine quotidienne sans pour autant savoir quelle décision je devais prendre. Bien que ça m'ait ouvert l'esprit sur une manière différente de faire les choses, de par ma nature, je dois admettre que je reconnais et j'apprécie maintenant mieux la liberté que j'ai au Québec.
Puisque je suis resté au Kerala durant la période des fêtes et qu'il y a beaucoup de chrétiens dans cet État, dont ma famille fait partie, j'ai vu à quoi ressemble un Noël indien. Les Indiens sont très religieux donc Noël est inévitablement fêté à l'église. Il y a la messe à l'intérieur et ensuite on va à l'extérieur pour faire le party jusqu'aux petites heures du matin avec de la danse et des remises de cadeaux. Les Indiens ont beaucoup d'énergie et n'ont pas peur du ridicule. Ce fut très divertissant!
Tout compte fait, je suis extrêmement reconnaissant de l'accueil chaleureux que j'ai reçu de toute ma famille et de la chance que Polytechnique m'a donné en appliquant pour cet échange étudiant inoubliable!
