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Six millions versés à Roger Miller et son équipe pour étudier la création de valeur par l'innovation dans le contexte de la nouvelle économie
Cette somme est composée de trois millions de dollars du Conseil de
recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), de deux autres millions sous forme de contribution en nature des entreprises
participantes, ainsi qu'un peu plus de un million de dollars issus de services à valeur ajoutée (session de formation,
ateliers, études de cas, diagnostics, etc.) proposés aux firmes participantes dans le cadre de ce programme de recherche.
Appelé MINE (Management de l'innovation en nouvelle économie/Managing Innovation in the New Economy), ce projet gravite autour de l'École Polytechnique de Montréal. Il met à contribution du côté de l'industrie, au-delà des entreprises participantes, des associations industrielles telles que l'IRI (Industrial Research Institute) aux États-Unis, l'EIRMA (European Innovation Research Management Association) en Europe, le Conference Board du Canada, l'IMAC (Innovation Management Association of Canada), l'ADRIQ (Association des Directeurs de Recherche Industrielle du Québec) et l'Académie canadienne du génie. Du côté universitaire, le projet s'appuie sur le MIT de Boston, Stanford University, le Science Policy Research Unit du Royaume-Uni et les universités canadiennes Toronto, Simon Fraser, Waterloo, HEC Montréal et l'UQAM - qui abritera la direction de la Recherche du projet MINE au département de Management & Technologie, sous la supervision de Serghei Floricel, directeur de la Recherche.
" L'équipe de direction, a déclaré le Pr Roger Miller, est résolue à faire de cette vaste étude un projet
industrie-université bien concret pour que la recherche reflète étroitement l'expérience vécue au quotidien par les
entreprises et apporte elle-même une valeur ajoutée aux entreprises canadiennes dans leur opérations. Notre étude innove
à plusieurs égards, a-t-il ajouté. Les axes de recherche seront déterminés par ce que nous apprendrons des entreprises et
toutes nos évaluations seront faites ou corroborées par des spécialistes et dirigeants provenant d'entreprises participantes.
C'est d'ailleurs pour cette raison que le CRSH nous a consenti une subvention d'une telle importance."
MINE porte particulièrement sur les joutes d'innovation (règles du jeu ou leviers) au sein desquelles les entreprises se concurrencent et créent de la valeur pour leurs clients. Chaque " joute " a des règles ou des leviers de création de valeur qui lui sont spécifiques, en fonction desquelles l'entreprise doit organiser son effort d'innovation. L'objectif poursuivi est d'aider les sociétés canadiennes à accroître leur capacité d'innovation et leur compétitivité internationale en leur fournissant des outils et des cadres de gestion pratiques, solidement ancrés dans leurs contextes d'affaires respectifs. La diffusion et le transfert des résultats de MINE vers les entreprises canadiennes constitue d'ailleurs un des aspects central du programme.
Ce projet a notamment pu voir le jour grâce aux recherches poussées du Pr Miller effectuées dans le cadre d'un programme de recherche international de 18 mois, en collaboration avec l'IRI de Washington, étudiant l'innovation dans les secteurs intensifs en savoir versus intensifs en capital. Ces études préliminaires ont porté sur plus de 125 entreprises d'envergure et ont identifié huit types de joutes (règles du jeu ou thèmes) d'innovations menant à la création de valeur, dont les joutes méritocratiques là où la technologie la plus innovatrice l'emporte sur les autres, ou les joutes d'architectures dans les cas où ce n'est plus la science de haut niveau qui importe, mais la capacité d'une société à imposer sa plateforme et à la gérer comme l'ont fait Microsoft avec Windows ou Sun Microsystems avec JAVA. Fort d'un échantillon de 1 500 entreprises et de plus de 240 études de cas, MINE est un programme industrie-université d'une envergure sans précédent au Canada.
Le projet MINE sera dirigé par le Pr Roger Miller. Pour cette vaste recherche, il recevra l'assistance de 12 éminentes
personnalités regroupées au sein d'un Conseil de pilotage qui auront entre autres pour tâche d'orienter les travaux et de
valider les principaux résultats de la recherche afin d'en assurer la pertinence dans un contexte industriel. La
recherche elle-même sera exécutée par une vingtaine de chercheurs principaux qui, chacun avec une équipe mixte
industrie-université, analyseront différentes joutes d'innovation dans plusieurs secteurs industriels.
Le projet s'échelonnera sur quatre ans et la recherche comprendra trois principales étapes :
- Sur la base de plus de 240 études de cas, soit près de 1 000 entrevues en entreprise, et au terme d'une importante revue de la littérature, l'équipe mettra au point d'ici la fin de 2003 les outils méthodologiques, questionnaires, forums et autres moyens appropriés pour recueillir les données et les connaissances reliées aux dynamiques de création de valeur et aux facteurs clés de succès dans les joutes d'innovation identifiées. Ces outils seront par la suite validés sur un échantillon d'une centaine d'entreprises. Le recrutement des entreprises participantes se fera également à cette période.
- Les données cueillies proviendront de quelque 1 500 entreprises dans une vingtaine de pays et couvriront des perspectives d'analyses multiples : le projet, l'entreprise, l'industrie et le cadre institutionnel (réglementation, environnement politique, etc.). Ces éléments seront par la suite mis en parallèle avec le niveau de performance relatif de chacune des entreprises pour fins de balisage et d'identification des règles de création de valeur. C'est également au cours de cette étape, d'une durée de 18 à 24 mois, que démarreront des ateliers de formation poussés, dont les thèmes seront déterminés en fonction des priorités et des intérêts des participants corporatifs. Ces sessions visent à fournir aux gestionnaires des éléments pratiques pour intégrer et mettre en œuvre de nouveaux outils de gestion dans leurs entreprises.
- La dernière étape, l'analyse et l'intégration, donnera lieu, du côté académique, à la parution de livres et de publications ainsi qu'à la formation de nombreux étudiants. Coté industrie, une formidable banque de donnée pour fins de balisage et de diagnostic sera mise à la disposition des entreprises. Il en ressortira également une boîte à outils de grande valeur composée d'études de cas pour chaque joute d'innovation et de processus pour faciliter la mise en œuvre des pratiques identifiées lors du balisage.
" Nous abordons MINE avec beaucoup d'enthousiasme, a conclu le Pr Miller. La méthodologie de recherche est non seulement novatrice, mais elle nous permet aussi d'entrevoir la mise au point de connaissances et de boîtes à outils qui ouvriront de nouvelles avenues de développement et de croissance afin d'aider nos entreprises à être encore plus compétitives et performantes. C'est manifestement exaltant pour l'équipe de chercheurs que nous sommes, particulièrement lorsque l'on peut travailler en collaboration avec l'entreprise sur ces problématiques. "
Les entreprises désirant participer à ce projet, à travers les différentes formules qui leur sont proposées, sont invitées à
contacter Nicolas Carboni, directeur exécutif du projet MINE.