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Retour sur la journée thématique « Les filles et les sciences : un duo électrisant » et inauguration de l'exposition Physique de femmes
Le « Duo », une immense fête scientifique
« Les filles et les sciences : un duo électrisant » se veut une grande fête scientifique. À la fois ludique et pédagogique,
l'événement permet aux adolescentes de se familiariser avec la nature exacte des professions scientifiques et technologiques et
de connaître les études qui y mènent. Un défi de taille avait été lancé aux participantes cette année : fabriquer, avec leur «
équipe de recherche en aérospatiale », le prototype d'un gyroscope permettant de stabiliser un futur satellite de la NASA! Ce
prototype consistait en une « toupie écologique » devant être fabriquée à l'aide de divers matériaux recyclés : cannettes et
bouteilles vides, bois, papier d'aluminium, corde, colle, crayon, papier de différentes couleurs, équerre, carton, styromousse,
compas, paille, bâtons et ficelles.
(Photo : Pablo Martinez)
En plus de participer à cette activité ludique, les adolescentes ont pu réfléchir à leur avenir en visitant les kiosques de
la demi-douzaine de secteurs représentés (alimentation et environnement; « bio + technos »; culture et communications; énergie;
matériaux; transport), où elles ont assisté à des démonstrations étonnantes de divers principes scientifiques. Elles ont
également eu l'occasion de prendre part à plusieurs ateliers express d'une quinzaine de minutes portant sur les carrières
offertes dans les secteurs de leur choix. Elles ont aussi eu la chance de participer à deux ateliers d'une heure à saveur
scientifique et technologique choisis parmi une quarantaine de thèmes proposés : l'occasion pour chacune de se transformer en
ingénieure, chimiste ou biologiste d'un jour.
Mentionnons que l'événement comportait aussi deux volets conçus expressément pour les intervenants du milieu scolaire et les
parents. Le premier visait à aider les intervenants à donner le goût des sciences aux adolescentes et le second, à fournir aux
parents les outils permettant à leurs adolescentes de vaincre les préjugés persistants qui empêchent encore certaines d'entre
elles de se lancer avec confiance dans les filières scientifiques.
(Photos : Pablo Martinez)
Deux « geekettes » en vedette
Féminin de « geek », le terme « geekette » désigne ces
jeunes passionnées d'informatique et de high-tech qui s'enflamment pour les ordinateurs et tous les gadgets numériques
imaginables. La 9e édition du « Duo » mettait en vedette deux
dignes représentantes de cette nouvelle génération.
Anne-Marie, 13 ans, créatrice de jeux vidéo
Il n'y a pas d'âge pour être une geekette. Anne-Marie Delisle-Grenier, 13 ans, est en secondaire 2 au
Collège Laval et dit passer trois heures par jour devant son ordinateur, surtout pour jouer, clavarder avec ses amies et
écouter de la musique. Elle s'est prise de passion pour l'informatique il y a deux ans, lors d'une semaine passée à Folie
Technique, le camp de jour scientifique de l'École Polytechnique de Montréal. Elle et un camarade y ont créé leur propre jeu
2-D à l'aide du logiciel Game Maker, « un mélange de Pacman et de Super Mario », explique-t-elle.
« Ce que je trouve le plus passionnant, c'est toute la technologie qu'il y a derrière des choses aussi simples qu'une page Web. » Anne-Marie a d'ailleurs monté sa propre page, où elle affiche des photos de fleurs et d'animaux et parle de ses livres et films préférés.
Elle a aussi commencé à écrire une histoire médiévale, peut-être le début du scénario d'un jeu vidéo qu'elle concevra quand elle sera infographiste, à moins qu'elle ne devienne ingénieure en informatique comme son père « pour créer des logiciels rendant l'utilisation des ordinateurs encore plus facile ».
Soulignons qu'Anne-Marie est la fille de Thérèse Delisle, du Bureau des archives de Polytechnique.
Roxanne, 15 ans, une inventrice en herbe
Roxanne Beauchamp, 15 ans, est en secondaire 4 au Collège Durocher
Saint-Lambert. Familiarisée avec l'ordinateur dès son plus jeune âge (en compagnie du célèbre personnage Adibou), elle y
consacre une heure par jour en semaine, mais jusqu'à six heures la fin de semaine avec ses amies. Clavardage, jeux, devoirs,
musique, il est au centre de sa vie d'adolescente.
Roxanne a choisi des cours, notamment un cours de mathématiques très enrichi, qui lui permettront bientôt de suivre une filière scientifique et elle a déjà l'âme d'une inventrice. « J'ai toujours aimé regarder mon père réparer ou bricoler toutes sortes de trucs. Je me souviens du bungee qu'il avait fabriqué pour ma poupée et qu'on accrochait à la porte du garage. Quand j'ai eu 12 ans et ma petite soeur, 9 ans, nos parents nous ont demandé de participer aux tâches de la maison. Après un an à passer l'aspirateur, ma soeur a dit que ce serait plus le fun si ça se faisait tout seul, alors j'ai eu l'idée de fixer le tuyau de l'aspirateur central à un tracteur téléguidé et ça a marché! »
L'an dernier, Roxanne a gagné un trophée en tant qu'élève de secondaire 3 « la plus passionnée et impliquée dans le milieu des sciences » pour son dynamisme au sein du comité écologique de l'établissement. « Avant ma première participation au Duo en 2006, je pensais étudier en sciences de la santé, mais depuis j'ai décidé de me diriger vers les sciences pures pour devenir ingénieure chimique ou chimiste en environnement. Je trouve que les filles ont beaucoup de créativité et que ce serait bien s'il y en avait plus qui travaillaient dans les sciences, par exemple au développement de produits majoritairement utilisés par les femmes, comme les produits de beauté », dit-elle.
Des chiffres encourageants
En sciences appliquées, entre 2005 et 2006, le nombre de filles inscrites
dans les universités québécoises a augmenté, passant de 25,2 % à 26,1 % au premier cycle, de 24 % à 25 % au deuxième cycle et
de 25,4 % à 26 % au troisième cycle. En génie, il est resté stable au premier cycle (16,5 % à 16,3 %) et au troisième cycle
(19,1 % à 19,2 %), augmentant même au deuxième cycle (21,8 % à 24 %). Enfin, en sciences pures, la proportion de filles
est restée stable (environ 50 % aux premier et deuxième cycles et 37 % au troisième cycle), selon les plus récents chiffres du
ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport. Les choses évoluent donc lentement dans la bonne direction, mais la tenue du «
Duo » demeure une nécessité pour le Québec, d'autant plus depuis que les chefs d'entreprise s'accordent à voir dans la
diversité un futur avantage concurrentiel.
Exposition Physique de femmes
Physique de femmes, une exposition créée par la
Mission pour la place des femmes au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) français à l'occasion de l'Année
mondiale de la physique, a été inaugurée officiellement en sol québécois pendant le « Duo », en présence de Mme Christine
St-Pierre, ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine.
Cette exposition itinérante propose d'inspirants portraits de scientifiques québécoises et françaises occupant une profession liée au domaine de la physique. Elle met notamment en lumière les profils de Caroline Boudoux, professeure au Département de génie physique de Polytechnique, et d'Isabelle Vaillancourt, diplômée à la maîtrise recherche en génie physique de Polytechnique et aujourd'hui rédactrice en chef du magazine Les Débrouillards. La version québécoise de l'exposition a été adaptée par le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport.
D'ici le 22 février, ne manquez donc pas de visiter l'exposition Physique de femmes qui prend place à l'atrium des pavillons Lassonde dans le cadre du 50e anniversaire du Département de génie physique.
Inauguration de l'exposition Physique de femmes en sol québécois
le 16 février 2008 à l'École Polytechnique de Montréal.
(Source : MELS. Photo : François Nadeau, Photomédia.)
Consulter les profils des scientifiques québécoises :
http://www.polymtl.ca/phys/doc/catalogue_qc.pdf
Bonne visite!