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Projet Le climat, l’État et nous : 24 experts universitaires s’associent à l’Institut de l’énergie Trottier, au scientifique en chef du Québec et à l’Institut du Nouveau Monde

7 février 2018 - Source : NOUVELLES

Un groupe d’experts universitaires, soutenus par l’Institut de l’énergie Trottier de Polytechnique Montréal, le scientifique en chef du Québec, Rémi Quirion, et l’Institut du Nouveau Monde, ont annoncé le 6 février 2018 le lancement du projet Le climat, l’État et nous, une initiative visant à lancer une réflexion sur une révision nécessaire du modèle de gouvernance environnementale au Québec, à quelques mois des élections provinciales. Cette démarche est non partisane, indépendante et repose sur la connaissance scientifique la plus à jour.

La proposition, qui s’accompagne d’une délibération en ligne, est le fruit du travail d’un regroupement de chercheurs universitaires souhaitant que le Québec comprenne la nécessité de se doter d’un modèle de gouvernance qui lui permette d’atteindre ses objectifs en matière de développement durable et de lutte aux changements climatiques et montrer que ce modèle est réalisable dans le système politique actuel.

L’Institut de l’énergie Trottier, qui est basé à Polytechnique Montréal, est l’initiateur et le pilote du projet Le climat, l’État et nous. L’Institut pour mission d’appuyer la formation d’une nouvelle génération d’ingénieurs, de scientifiques et d’innovateurs ayant une compréhension systémique des enjeux technologiques, économiques et sociaux qui sont propres au domaine de l’énergie.

« Malgré un large consensus sur l’importance de poursuivre un développement durable ainsi que des efforts considérables de la part du gouvernement, le Québec est incapable de rencontrer ses objectifs », dit Normand Mousseau, directeur académique de l’Institut de l’énergie Trottier. « Cet échec est coûteux et fait reculer le Québec en matière de compétitivité et de qualité de vie. Or, cette situation n’est pas irréversible : d’autres pays ont mis en place des structures capables de les faire progresser de manière beaucoup plus efficace en matière de développement durable et de changements climatiques. »

À la lumière des transformations observées dans la structure de gouvernance environnementale tant au Québec qu’à travers le monde, il apparaît nécessaire, selon les 24 experts qui ont participé à l’élaboration de la proposition, d’intégrer les efforts des dernières années dans un modèle général et cohérent qui facilite l’atteinte des objectifs environnementaux de manière globale tout en respectant la culture du Québec et en promouvant son leadership.

« Les problématiques environnementales telles que la gestion de l'eau requièrent une gestion transversale et interdisciplinaire », souligne Pascale Biron, membre du groupe et directrice du Département de géographie, urbanisme et environnement de l’Université Concordia. « Toutefois, l'approche en silo domine au Québec, avec de nombreux ministères ou municipalités impliqués à différents degrés, mais une absence d'intégration pour répondre à des objectifs plus globaux, par exemple en ce qui a trait à la gestion des inondations. Dans un contexte de changements climatiques, il existe plusieurs exemples dont le Québec pourrait s’inspirer pour mieux faire face aux risques, notamment en Europe. »

La proposition présente donc un modèle québécois de gouvernance environnementale intégrée et adaptée aux défis actuels, qui s’appuie sur les initiatives historiques du Québec dans le domaine, les expériences à l’étranger ainsi que les meilleures pratiques identifiées par les experts.

Participation du public

Cette proposition que constitue Le climat, l’État et nous se veut le point de départ d’une conversation collective sur l’avenir de la gouvernance environnementale au Québec. L’Institut de l’énergie Trottier s’est ainsi adjoint l’Institut du Nouveau Monde (INM) afin de mener une démarche de participation citoyenne visant à recueillir les idées et les opinions de la population sur cet enjeu vital pour l’avenir du Québec. Organisation non partisane, l’INM a pour mission d’accroître la participation des citoyens à la vie démocratique et vise à contribuer au développement des compétences civiques, au renforcement du lien social et à la valorisation des institutions démocratiques.

« C'est sans hésiter que l'Institut du Nouveau Monde a accepté de collaborer à ce projet. Nous sommes convaincus qu'il est essentiel que les citoyens soient invités à exprimer leurs attentes à l’endroit de l’État. C’est vrai dans tous les domaines, mais cela est encore plus flagrant lorsqu’il s’agit de développement durable », déclare Julie Caron-Malenfant, directrice générale de l’INM. « La participation et l’engagement des citoyens sont d’ailleurs l’un des principes de la Loi sur le développement durable. Nous ne voulons pas nous priver de l'intelligence collective qui émane des citoyens dans une réflexion d'une si grande ampleur. »

Les contributions citoyennes seront accueillies dès aujourd’hui et jusqu’au 18 mars 2018 à partir de la plateforme climat-etat-nous.org.

Les résultats de cet appel à contributions seront dévoilés au terme de l’exercice. Ils serviront à alimenter une journée de réflexion et de débats sur les principes devant guider une réforme de la gouvernance environnementale, lors d’un grand forum national qui aura lieu le 12 avril 2018, à l'Université de Montréal.


Un groupe d’experts interdisciplinaire et diversifié

Le projet Le climat, l’État et nous compte sur l’apport d’un groupe d’experts universitaires qui a été établi à l’été 2017. Ce groupe est composé de :

  • Yvan Allaire, président exécutif du conseil de l’Institut pour la gouvernance d’organisations privées et publiques;
  • Luc Bernier, titulaire de la Chaire Jarislowsky sur la gestion dans le secteur public de l’Université d’Ottawa;
  • Pascale Biron, professeure et directrice du Département de géographie, urbanisme et environnement de l’Université Concordia;
  • Julie Caron-Malenfant, directrice générale de l’Institut du Nouveau Monde;
  • Catherine Choquette, directrice du groupe de recherche SAGE et professeure de droit à l’Université de Sherbrooke;
  • Jérôme Dupras, chercheur à l’Institut des sciences de la forêt tempérée de l’Université du Québec en Outaouais (UQO);
  • Kathryn Furlong, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en gouvernance urbaine, de l’eau et des services publics de l’Université de Montréal;
  • Corinne Gendron, titulaire de la Chaire de responsabilité sociale et de développement durable de l’Université du Québec à Montréal (UQAM);
  • Luc Godbout, titulaire de la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke;
  • Maya Jegen, vice-doyenne à la recherche à la Faculté de science politique et de droit de l’UQAM;
  • Marcelin Joanis, professeur agrégé au Département de mathématiques et de génie industriel de Polytechnique Montréal et vice-président du Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO);
  • Roger Lanoue, expert en management stratégique, en énergie et en accessibilité de l’eau potable;
  • Pierre Magnan, titulaire de la Chaire de recherches du Canada en écologie des eaux douces de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR)
  • James Meadowcroft, professeur à School of Public Policy and Administration et Department of Political Science de l’University of Carleton
  • Normand Mousseau, directeur académique de l’Institut de l’énergie Trottier de Polytechnique Montréal et professeur titulaire au Département de physique de l’Université de Montréal
  • Martin Papillon, directeur du Centre de recherche sur les politiques et le développement social de l’Université de Montréal
  • Stéphane Paquin, directeur du Groupe d’études et de recherche sur l’International et le Québec de l’ENAP
  • Catherine Potvin, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en mitigation des changements climatiques et forêts tropicales de l’Université McGill
  • Marc-Urbain Proulx, professeur au Département des sciences économiques et administratives de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)
  • Marie-Christine Therrien, professeure au Centre de recherche sur la gouvernance de l'ENAP;
  • Hélène Trudeau, vice-doyenne à la Faculté de Droit de l’Université de Montréal;
  • Claude Villeneuve, titulaire de la Chaire en éco-conseil de l’UQAC;
  • Jean-Philippe Waaub, vice-doyen à la recherche à la Faculté de sciences humaines de l’UQAM;
  • Johanne Whitmore, chercheuse principale, Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal.

Ce groupe d’experts a été constitué sur la base des disciplines et intérêts, de l’interdisciplinarité, de la parité hommes-femmes, de la diversité culturelle et de la représentativité régionale.
 

Le comité de pilotage du projet Le climat, L’État et nous, accompagné du scientifique en chef du Québec.

Le comité de pilotage du projet Le climat, L’État et nous, accompagné du scientifique en chef du Québec. De gauche à droite : Luc Bernier, titulaire de la Chaire Jarislowsky sur la gestion dans le secteur public de l’Université d’Ottawa; Marie-Christine Therrien, professeure au Centre de recherche sur la gouvernance de l’ENAP; Pascale Biron, professeure et directrice du Département de géographie, urbanisme et environnement de l’Université Concordia; Normand Mousseau, directeur académique de l’Institut de l’énergie Trottier de Polytechnique Montréal; Julie Caron-Malenfant, directrice générale de l’Institut du Nouveau Monde; Rémi Quirion, scientifique en chef du Québec; Stéphane Paquin, directeur du Groupe d’études et de recherche sur l’International et le Québec de l’ENAP. (Absent de la photo : Roger Lanoue, expert en management stratégique, en énergie et en accessibilité de l’eau potable.)


En savoir plus

Site du projet Le climat, L’État et nous
Site de l’Institut de l’énergie Trottier
 

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