Animé par Yanick Villedieu, animateur et journaliste à l'émission de vulgarisation scientifique diffusée à la Première chaîne de Radio-Canada, Les Années lumière, le panel s'est entre autres penché sur les enjeux scientifiques et techniques, les types de mandat en entreprise, la place de la recherche et le profil des candidats recherchés.

Des panélistes passionnés et branchés sur les tendances de leur milieu
M. Gilbert Drouin, président directeur général de Valorisation-Recherche-Québec de 1999 à 2006, a souligné le fait que la recherche industrielle est orientée « produits ». Il a fait savoir aux étudiants à quel point les chercheurs de demain devront être polyvalents et capables de s'inscrire dans le plan d'affaires de l'entreprise. Il faut « passer de Polytechnique à polyvalence ». Mais difficile de trouver les combinaisons parfaites. Les entreprises s'efforcent donc de savoir comment bien utiliser les ressources disponibles.

Pour Jean-Yves Huot, directeur Développement de produits chez 5N Plus inc., un producteur de composés purs et de métaux, la communication est un enjeu important. Il n'existe pas de modèle de chercheurs. « Vous habitez le chercheur comme vous êtes ». Les aptitudes en communication, pour la vulgarisation, le respect des échéanciers et des budgets sont essentielles.

Le directeur scientifique de l'Institut de recherche d'Hydro-Québec (IREQ), Gaétan Lantagne, a mis l'emphase sur les aptitudes des chercheurs à évaluer les tendances. Les chercheurs étant tributaires des besoins du marché, les entreprises cherchent des candidats avec de la profondeur et des connaissances étendues. Dans un monde où le marché mondial des cerveaux est très compétitif, la maîtrise des réflexes économiques et des principes de la propriété intellectuelle sont également des avantages.

Éric Laurendeau, responsable de la recherche et du développement à Bombardier Aéronautique, considère l'embauche de candidats ayant une formation aux cycles supérieurs comme un réel avantage, surtout s'ils ont étudié au Québec. Ces candidats ont à son avis une meilleure maîtrise de la démarche scientifique. Il faudrait compter environ pas moins de sept années à Bombardier pour former un chercheur autonome. Pour bien savoir tailler leur place, les étudiants gagnent à être engagés socialement et à avoir fait partie de chaires de recherches universitaires ; une plus value par rapport à des chercheurs de l'extérieur.

Pour en finir avec le mythe du chercheur fou
Les membres du panel ont lancé un message unanime : le chercheur travaille et doit travailler en équipe. Le chercheur de demain, plus que jamais, doit devenir une force sur laquelle le management peut compter. Les entreprises recherchent des leaders capables de vivre dans le changement, qui sont autonomes et qui respectent la culture de l'entreprise.

Les thèmes de l'environnement et du développement étaient récurrents lors du panel, indice d'une préoccupation des chercheurs à venir. Le mot de la fin du panel s'est donc voulu très encourageant pour les étudiants aux cycles supérieurs qui ont été invités à bien réfléchir sur leur futur, et à poursuivre autant que possible leurs études avant de faire le saut en industrie.

Le panel a bien jeté les bases au 3e Forum qui s'est poursuivi avec les séances de kiosques où les étudiants ont pu échanger avec 15 entreprises. La journée s'est clôturée avec un vin et fromage réseautage, le tout dans une ambiance jazzy et propice aux discussions.

Félicitations au comité organisateur du Forum et merci à tous les participants !

De gauche à droite : Éric Laurendeau, Bombardier Aéronautique, Gaétan Lantagne, IREQ, Jean-Yves Huot, 5N Plus inc., Gilbert Drouin et Yanick Villedieu.