Comme pour faire écho à l'axiome de Rabelais : « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme », la direction de la recherche et de l'innovation de Polytechnique a le souci de choisir des sujets de conférences pour sa Journée de la recherche qui mettent en lumière les impacts des avancées scientifiques sur la société ou les enjeux scientifiques d'une situation à laquelle est confrontée la société toute entière. Les liens entre différentes disciplines réunies dans un même domaine de recherche sont aussi un thème récurrent de cet événement annuel.

Pour l'édition 2005, Polytechnique n'a pas dérogé à cette tradition en proposant un programme de conférences passionnantes où des chercheurs de haut calibre ont partagé avec le public le fruit de leurs réflexions sur des sujets aussi divers que les enjeux énergétiques, le place respective de l'enseignement et de la recherche en milieu universitaire, ou encore les disciplines rattachées aux télécommunications.

De g. à d. Philippe Tanguy, Gilles Y. Delisle, Yves Gingras,
Michel Rose, Ke Wu et Christophe Guy.

En matinée, un programme éclectique en phase sur les défis actuels de notre société
Résolument généraliste, le programme de la matinée nous a offert quatre conférences dont trois au moins en lien avec diverses problématiques actuelles : construction durable, amenuisement des réserves énergétiques de la planète, place du couple enseignement-recherche dans les universités.

Tout d'abord, Michel Rose, ing., directeur des grands projets de construction de Polytechnique, a présenté la première expérience québécoise de construction d'un bâtiment universitaire dans une démarche de développement durable.
En récapitulant les différentes phases du projet de construction des pavillons Lassonde, qui seront inaugurés cet automne, M. Rose a traité des différents volets pris en compte dans la démarche LEED (Leadership in Energy and Environmental Design) adoptée en vue d'obtenir une certification du U. S. Green Building Council (USGBC) : aménagement du site, efficacité énergétique, conservation de l'eau, choix de matériaux et qualité de l'environnement intérieur.

La deuxième conférence, intitulée « Les enjeux énergétiques à l'horizon de 2025 » a permis à Philippe Tanguy, ing., Ph.D. professeur au Département de génie chimique de Polytechnique et titulaire de la Chaire industrielle TOTAL S.A., de faire le point sur la situation énergétique mondiale d'ici les vingt prochaines années. Sans alarmisme, mais de façon objective, M. Tanguy s'est livré à une analyse des conséquences de l'augmentation des dépenses énergétiques observée dans l'ensemble des pays du globe dans un contexte de diminution rapide des ressources en énergies fossiles. Il s'est aussi penché sur la question de la rétention des gaz à effet de serre. Il a exposé ensuite les différentes voies explorées pour assurer l'approvisionnement en énergie dans un proche avenir, leurs limites, ainsi que l'évolution prévue vers un nouveau modèle énergétique basé sur les énergies renouvelables.

Ce fut ensuite au tour de Stéphane Larouche, ing. stag., étudiant au doctorat en génie physique, de présenter ses travaux sur les filtres optiques, et tout particulièrement sur les filtres à gradient d'indice. Le jeune chercheur a également partagé son expérience d'étudiant aux cycles supérieurs.

La matinée s'est terminée avec la conférence d'Yves Gingras, directeur du Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie (CIRST) et professeur titulaire au Département d'histoire de l'Université du Québec à Montréal. Spécialiste reconnu de l'histoire et de la sociologie des sciences, M. Gingras s'est livré à une analyse de l'incorporation progressive des disciplines scientifiques dans les universités au cours des trois derniers siècles et a esquissé le modèle d'université qui semble s'être imposé. Non sans humour, M. Gingras n'a pas manqué de souligner les idées reçues et les conflits d'idées régnant au sein du monde universitaire. Enfin, il a présenté les défis de la recherche effectuée dans les universités face à l'émergeance de la société du savoir.

Programme de l'après-midi : place au génie des communications
Après avoir présenté l'Institut International des Télécommunications (IIT), dont il est vice-président, Gilles Y. Delisle, ing., Ph. D., a animé une série d'ateliers consacrés aux différentes unités de recherche de Polytechnique oeuvrant dans le domaine des télécommunications.

Ce fut l'occasion pour les chercheurs de Poly-Grames (radio-fréquences), du GRIM (informatique mobile), de PolyPhotonique, du Groupe de Recherche en Microélectronique (GRM ) et du LORLAB de présenter leurs travaux de recherche et d'échanger sur l'évolution de leurs disciplines ainsi que sur les domaines d'avenir dans la recherche en télécommunications.

La 4e Journée de la recherche a favorisé les échanges avec un public nombreux et enthousiaste. Environ 350 personnes ont assisté aux présentations dont la qualité et la pertinence ont été unanimement appréciées.

Un grand merci aux conférenciers et à tous les participants, et rendez-vous l'année prochaine!