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Tara Gholami honorée de l’Ordre de la rose blanche

Par Lisa-Marie Gervais
15 février 2016 - Source : Magazine Poly  | VersionPDFdisponible (Hiver 2016)
15 février 2016 - Source : Magazine Poly
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Au fil des ans, les roses blanches sont devenues le symbole des activités de commémoration de la tragédie du 6 décembre 1989 qui coûta la vie à 14 jeunes femmes et en blessa plusieurs autres. Lors du 25e anniversaire de commémoration, Polytechnique a créé la bourse de l’Ordre de la rose blanche. Cette bourse pancanadienne de 30 000 $ rend hommage aux victimes, de même qu’aux blessés, aux familles, aux professeurs, aux employés et aux étudiants qui se sont retrouvés au coeur du drame. En novembre dernier, Tara Gholami, diplômée en génie mécanique de l’Université de Calgary et étudiante à la maîtrise en génie mécanique à l’Université Stanford, était honorée à titre de toute première récipiendaire.

Petite, comme bien d’autres enfants, Tara Gholami rêvait d’aller sur la Lune. « Je voulais être astronaute! En 4e année, j’avais écrit un rapport de 99 pages sur le système solaire », raconte-t-elle en riant. Son rêve ne s’est pas concrétisé, mais la jeune lauréate n’en est pas moins une étoile dans son domaine. Tout au long de ses études, elle brille par un dossier scolaire exemplaire, qui lui vaut de nombreuses bourses et médailles. Parmi les meilleures de sa promotion au baccalauréat en génie chimique, et même après avoir bifurqué vers la mécanique, la jeune femme de 23 ans a obtenu la plus haute distinction de l’école de génie Schulich de l’Université de Calgary. Son étincelant parcours l’a propulsée jusqu’aux portes de la prestigieuse Université Stanford en Californie.

Déterminée, Tara Gholami ne s’en laisse pas imposer lorsqu’elle constate que les filles sont peu nombreuses en génie lors de son entrée à l’université. Indignée par les propos d’une amie — une fille! — qui se soumettait à l’idée que les hommes étaient meilleurs que les femmes en sciences et en maths, elle se fait la promesse de ne jamais se laisser abattre pour des questions de genre. Dans son Iran natal, où l’égalité des sexes est loin d’être acquise, elle grandit néanmoins dans une famille ouverte, où garçons et filles jouent indistinctement aux camions et aux poupées. Les classes non mixtes qu’elle fréquente au primaire évitent la compétition entre les sexes. C’est lorsqu’elle arrive au Canada à l’âge de 11 ans qu’elle vit un choc. « Pour les travaux d’équipe, je me suis aperçue qu’on ne me considérait pas comme l’égale d’un garçon et que je devais prouver que mes idées avaient autant de valeur. »

En ce sens, sa mère, également ingénieure, demeure un modèle. C’est elle qui a entraîné sa famille en Amérique pour lui donner un meilleur avenir. Avec beaucoup de persévérance, et malgré la barrière de la langue, elle s’est trouvé un emploi dans son domaine. Pour Tara, sa mère incarne les valeurs qu’elle souhaite véhiculer, soit qu’on peut avoir du succès dans une profession plus technique encore dominée par la gent masculine tout en faisant preuve d’élégance et de sensibilité. « Si seulement on pouvait montrer aux filles que le génie n’est pas anti-féminin », lance la jeune étudiante.

Ce message, elle l’a amplement véhiculé à des jeunes filles du secondaire alors qu’elle a fait du tutorat en maths et en sciences. Elle leur a surtout parlé de l’importance de croire en elles et de ne pas s’imposer des barrières avant même d’avoir essayé. « Je leur dis d’explorer, de laisser aller leur créativité. Et de ne jamais renoncer à une carrière qui les passionne parce qu’on croit qu’on n’y a pas sa place », explique Tara, qui s’adonne à la guitare classique dans ses temps libres. Où se voit-elle dans cinq ans ? Au doctorat ou en train de travailler dans l’industrie médicale sur des robots-chirurgiens. « Je veux faire une différence dans le monde. Même si je sais qu’il me faudra travailler très fort pour y arriver. »

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