
Le Magazine de Polytechnique Montréal
La Tournée géniale, un projet qui a le vent dans les voiles!

La Tournée géniale, qui offre des séances d’animation scientifique gratuites dans les écoles primaires défavorisées de Montréal, connaît un succès grandissant.
Lors de la création de la Chaire Marianne-Mareschal en 1998, la proportion d’étudiantes à Polytechnique atteignait 21 %. Aujourd’hui, 26 % de femmes composent la population estudiantine de l’établissement. Les efforts de promotion déployés par la Chaire depuis ses débuts ont assurément contribué à cette augmentation. Bien que la situation ait progressé ces dernières années, il reste toutefois du chemin à faire pour atteindre la mixité des genres dans la profession d’ingénieur. Parmi les multiples initiatives mises en place par la Chaire pour promouvoir le génie auprès des femmes, retrouvons notamment la Tournée géniale qui connaît actuellement un succès grandissant.
La Tournée géniale consiste à offrir des séances d’animation scientifique gratuites dans les écoles primaires défavorisées de Montréal. Les trente premières minutes sont consacrées à la présentation et à la démystification de la profession d’ingénieur. Ensuite, les élèves ont la possibilité de prendre part à un atelier scientifique. D’un jeu de pêche aimanté à la conception d’une mini-lampe de poche à DEL, les ateliers sont conçus en fonction du niveau scolaire des élèves rencontrés.
C’est Jihane Ajaja, étudiante au doctorat en génie mécanique, qui a remis le projet sur les rails en 2014. Au départ, Jihane a dû user de ses contacts. C’est en communiquant avec une de ses anciennes enseignantes du primaire qu’elle a réussi à visiter six groupes. En 2015-2016, ce sont 2 500 enfants qui seront touchés par l’activité. « Mes attentes sont largement surpassées ! J’avais le sentiment que ça fonctionnerait, mais je n’aurais jamais imaginé autant », mentionne-t-elle le sourire aux lèvres.
Dans le cadre du concours Inventer le monde de demain, le Réseau des ingénieurs du Québec a attribué le prix Engagement 2015 à Jihane pour son implication dans le projet. Les 5 000 $ octroyés lui ont permis d’accroître le nombre de classes visitées et d’assurer l’achat de nouveau matériel. Selon cette doctorante, l’ingénieur d’aujourd’hui a le devoir de s’impliquer auprès de sa communauté : « Ces jeunes ne choisissent pas le milieu où ils naissent. Selon moi, tous les enfants ont le même potentiel. Il suffit d’être à leur écoute et de s’adapter à leurs différents besoins d’apprentissage. Sentir que je fais une différence au niveau humain, c’est valorisant, c’est presque vital », se confie-t-elle le regard brillant.
Pour Myriam Brochu, professeure adjointe au Département de génie mécanique et cotitulaire de la Chaire, la place de la femme a toujours fait partie de ses préoccupations. Ancienne membre du Conseil d’administration du Centre d’encadrement pour jeunes femmes immigrantes (CEJFI) et maman de deux jeunes filles, Mme Brochu croit à l’influence positive du modèle féminin sur les jeunes filles : « Je constate qu’il y a des adolescentes, encore aujourd’hui, qui se questionnent à savoir si le domaine des sciences est vraiment pour les femmes. D’où l’importance de s’y prendre tôt pour susciter la curiosité scientifique des jeunes filles. Souvent, il suffit d’un déclic pour leur donner le goût des sciences et leur permettre de voir le génie comme une voie accessible. »
En deux ans, la Tournée géniale aura permis de rejoindre près de 3 000 élèves. Gageons que le projet ne cessera de rayonner.