
Le Magazine de Polytechnique Montréal
Hélène Brisebois, Ing., Po 87 : la passion de bâtir
Profil de diplômée
Le génie en héritage
Petite, Hélène Brisebois adorait les jeux de construction. douée en sciences et en mathématiques, elle s’est naturellement dirigée vers des études en génie civil à Polytechnique, relayant ainsi la tradition familiale, elle qui compte un père, des oncles et des cousins ingénieurs diplômés de cet établissement.
« Mes études à Polytechnique furent des années de bonheur ! », affirme Mme Brisebois, qui a autant aimé la formation pour sa qualité que la vie étudiante pour son ambiance joyeuse et l’esprit d’entraide.
Dès qu’elle obtient son baccalauréat en 1987, la jeune diplômée part travailler six mois au chantier de Manic 5, sur la Côte-Nord du Québec, histoire de « se mettre les deux pieds dans le béton ». Elle acquiert rapidement une certaine assurance grâce à ses compétences techniques. « Mais comme je voulais travailler dans le domaine de la conception en structures, je suis revenue à Montréal pour entrer chez SDK où j’ai fait mes armes en génie-conseil. Comme il y avait une pénurie de main-d’œuvre en génie civil à l’époque, je me suis fait confier rapidement des projets importants. »
Reconnaissance du milieu
Mme Brisebois s’épanouit professionnellement et grimpe les échelons au sein de SDK, entreprise à taille humaine spécialisée en structures qui réalise des projets pour des organismes publics et des municipalités – installations hospitalières, universitaires, sportives, culturelles, etc. –, en plus de projets pour le secteur privé. En 2007, elle est nommée présidente de SDK. Attachée à l’équité, à l’excellence et à la recherche du consensus, cette dirigeante est reconnue pour savoir souder et motiver ses équipes.
Son leadership lui vaut plusieurs distinctions, dont le Prix hommage reconnaissance de l’Ordre des ingénieurs du Québec en 2011, pour sa contribution exceptionnelle comme entrepreneure. En 2013, elle a obtenu la première place au concours organisé par Femmessor Montréal, « Réussir en équilibre », dans la catégorie Métier non traditionnel. Elle a reçu en 2014 un doctorat honoris causa de l’Université de Montréal sur recommandation de Polytechnique. Elle a également remporté cette année le Prix Mentor de l’année de l’Association des firmes de génie-conseil – Québec.
En observatrice privilégiée du secteur de la construction, elle rapporte une accélération très nette du rythme de développement des projets, soutenue par les outils technologiques, comme le BIM Building Information Modeling, ou modélisation des données d’un bâtiment). « Il faut aussi composer avec la concurrence féroce des grandes firmes internationales. Il faut être très agile et avoir le sens de l’innovation pour bâtir son succès dans notre domaine », ajoute-t-elle. Mais ni la pression qui s’intensifie, ni la trentaine d’années passée en génie-conseil n’ont émoussé sa passion pour sa profession. « J’éprouve une grande fierté à participer au développement du Québec et à mener des projets qui ont des impacts directs sur la vie des gens. »
Fidélité à son alma mater
En tant que chef d’entreprise, Mme Brisebois accorde beaucoup d’attention à la formation de la relève. « Une des grandes forces de Polytechnique, c’est d’être ouverte à la diversité des profils et des expériences. Les diplômés qui en sortent ne sont pas ‘formatés’ et les entreprises qui les emploient bénéficient de cette diversité », constate la diplômée qui, pendant une dizaine d’années, a siégé au conseil d’administration de la Fondation de Polytechnique et qui souhaite aider son alma mater à recruter les meilleurs étudiants.
En 2017, sous son impulsion, son entreprise a fait un don de 100 000 $ à la Fondation de Polytechnique pour créer le Fonds de bourses SDK. Grâce à ce fonds, la Bourse d’excellence SDK est remise chaque année à un étudiant ou une étudiante à temps plein qui fait sa maîtrise en génie civil – option structure, à Polytechnique Montréal.
Son amour pour le génie, Mme Brisebois l’a également transmis – non sans fierté – à son fils Renaud, aujourd’hui étudiant en génie mécanique à Polytechnique. Bon sang ne saurait mentir !