La production de biocarburants à partir de biomasse ligno-cellulosique est présentement un procédé complexe et relativement couteux divisé en plusieurs étapes séparées: déconstruction de la biomasse par voies physiques et chimiques, hydrolyse enzymatique des polymères, détoxification du milieu de croissance suivi finalement par la fermentation des monomères en éthanol grâce à des levures. Dans la nature, cette fermentation se fait grâce à d’autres organismes et procédés qu’il vaut la peine d’évaluer. Une approche alternative se servant d’organismes associés avec la fermentation naturelle de la biomasse est donc en train de se développer pour consolider toutes les étapes de production d’éthanol cellulosique en un bioprocédé se basant sur les capacités naturelles des bactéries du genre Ruminiclostridium. Ces bactéries, notamment Ruminiclostridium thermocellum, ont non seulement un arsenal complexe d’enzymes pour la déconstruction de la biomasse cellulolytique, mais aussi les voies métaboliques nécessaires pour la production d’éthanol, ce qui devrait permettre la déconstruction de la biomasse et la production d’éthanol de façon simultanée.
Le séminaire à Polytechnique-Montréal présentera quelques des particularités de la glycolyse chez les Ruminiclostridium, ainsi que certains des avantages de jumelage de R. thermocellum, un spécialiste de la dégradation et fermentation de la cellulose en éthanol, avec R. stercorarium, un spécialiste de la fermentation du xylose. Bien que ce procédé n’est pas encore parfaitement maîtrisé, ces bactéries préférant produire une diversité de produits de fermentation, une solide connaissance des génomes et des enzymes permet déjà des avancées vers une optimisation de cette approche utilisant un bioprocédé consolidé.