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Objectifs de développement durable : Est-ce bien raisonnable de vouloir en même temps protéger la planète et assurer la prospérité de ses habitants?

Objectifs de développement durable : Est-ce bien raisonnable de vouloir en même temps protéger la planète et assurer la prospérité de ses habitants?

Didier Babin,
Professeur associé
UQAM


En 2009, le rapport « Performances économiques et progrès social. Vers de nouveaux systèmes de mesure »,  dirigé notamment par deux « prix Nobel d’économie », Joseph Stiglitz et Amartya Sen, a souligné l'insuffisance des instruments classiques de mesure du bien-être et a posé les conditions de sa préservation pour les générations futures. Il soulignait aussi que la dégradation ou la restauration des écosystèmes ne sont prises en compte ni dans la richesse des nations, ni dans les échanges économiques internationaux, ce qui rend bien incomplète la mesure des performances économiques et des progrès sociaux dans un contexte de développement durable.

Des initiatives ont été lancées au sein du système des Nations Unies pour proposer des systèmes comptables prenant conjointement en compte les dimensions économiques et environnementales. D’abord centrées sur l’extension du champ de la comptabilité économique conventionnelle, elles ont abouti depuis très peu d’années à proposer l’expérimentation d’une comptabilité des écosystèmes eux-mêmes basés dans un premier temps sur des bilans biophysiques et écologiques géo-référencés. Dorénavant, des premiers comptes écosystémiques expérimentaux sont réalisables avec les logiciels, souvent libres et gratuits, et avec la disponibilité accrue des données, notamment satellitaires et environnementales, comme cela a été mise en œuvre à l’île Maurice en 2013. Une trousse de démarrage rapide a été développée par la Convention sur la Diversité Biologique en 2014 sur la base des travaux déjà engagés depuis plusieurs années, notamment par l’Agence Européenne de l’Environnement et appliqués par l’expérience de l’Île Maurice. Elle fournit les bases méthodologiques pour la comptabilité biophysique géo-référencée sur un modèle d’écosystème simplifié : compte de la couverture des terres, comptes de bases du bio-carbone, de l’eau douce écosystémique et des infrastructures écologiques, indices composites de santé de l’écosystème et indice global de « capabilité écosystémique ».

Didier Babin est docteur en Géographie, de nationalité franco-canadienne, chercheur au Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) en France au sein de l’Unité Mixte de Recherche TETIS (Territoires, Environnement, Télédétection et Information Spatiale) et professeur associé à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) au Canada. De formation pluridisciplinaire en aménagement du territoire et gestion de l’environnement, il se consacre actuellement à la comptabilité écosystémique afin d’intégrer la dépréciation du capital naturel dans les comptabilités nationales et des entreprises. Il a participé à la création de l’Institut Français de la Biodiversité et a été point focal national de l’organe scientifique, technique et technologique de la Convention sur la Diversité Biologique. Il a intégré durant 5 années le Secrétariat de cette convention comme responsable du programme « biodiversité et éradication de la pauvreté » et a été, à cette occasion, membre de l’équipe technique des Nations Unies pour la préparation des Objectifs de Développement Durable. Auparavant, il a été impliqué dans l’émergence de la plateforme intergouvernementale science-politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), comme secrétaire exécutif du processus IMoSEB. Il est l’actuel président du Conseil International de Coordination du programme « Man and Biosphere » de l’UNESCO et du MAB-France.

Date

Jeudi 20 avril 2017
Débute à 12h45

Prix

Entrée libre (gratuit)

Contact

4524

Lieu

Polytechnique Montréal - Pavillon principal
2500, chemin de Polytechnique
Montréal
QC
Canada
H3T 1J4
C-632

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