Projet de mine de lithium en Abitibi : enjeux éthiques et juridiques
Tous sont conviés à cette conférence, présentée dans le cadre du cours SSH3502 Droit et Éthique.
Conférencier invité :
Rodrigue Turgeon
Abitibien d’origine, juriste et chargé de cours à la faculté de droit (Université de Sherbrooke)
Lundi 25 novembre 2019
19 h à 21 h
Salle L-1720 (pavillons Lassonde)
*Entrée libre*
Résumé de la conférence
Diminuer de peu la capacité d’extraction d’un projet minier dans le but d’éviter de se soumettre à une longue et coûteuse procédure d’évaluation d’impacts devant le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), telle était la stratégie avouée par les dirigeants de la compagnie australienne Sayona Mining. Une stratégie qui, devant les enjeux environnementaux majeurs révélés et qui eux-mêmes provoquèrent une vive opposition populaire, a eu tôt fait de se retourner contre ses instigateurs.
Construire une mine de lithium à ciel ouvert à quelques mètres de l’esker fournissant « la meilleure eau potable du monde », tel est encore le projet présenté à la population locale des alentours de La Motte, un petit village abitibien.
La présente conférence propose une incursion guidée par ce passionnant cas d’espèce au cœur du régime juridique québécois encadrant les activités minières entre la Loi sur les mines et la Loi sur la qualité de l’environnement. Par-dessus tout, la discussion poursuivra l’objectif de nous familiariser avec l’intangible notion d’« acceptabilité sociale » si déterminante pour tout projet de développement.
Il sera également question de déontologie et de l’importance de veiller au respect de la Loi sur la transparence et l’éthique en matière de lobbyisme, entre autres leçons que les représentants de ladite compagnie ne sont pas près d’oublier.
Biographie du conférencier
Jeune juriste ayant grandi en Abitibi, Rodrigue Turgeon est à l’origine de la découverte de la proximité entre le site du projet minier Authier et l’esker St-Mathieu-Berry. Préoccupé par les enjeux soulevés par l’apparition de l’entreprise à un jet de pierre de la source de la « meilleure eau potable au monde », il participe à la fondation d’un large mouvement citoyen dont la revendication première fut d’assujettir le projet à l’examen du BAPE. Un objectif finalement réalisé au moyen d’une mise en demeure adressée au ministre de l’Environnement et de la Lutte aux Changements climatiques fondée sur l’analyse d’une étude de caractérisation obtenue via une demande d’accès à l’information. En attente des audiences publiques, il assure une veille vigilante sur l’évolution des impacts environnementaux et sociaux de ce projet.
Chargé de cours à la Faculté de droit de l’Université de Sherbrooke, il complète présentement ses études supérieures en sciences de la vie et en droit à l’Université de Sherbrooke ainsi qu'à l’École du Barreau du Québec pour mieux retourner en région poursuivre ses efforts de protection du territoire.