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25 ans après la tragédie, Polytechnique Montréal lance l'Ordre de la rose blanche et la Semaine de la rose blanche

31 octobre 2014 - Source : NOUVELLES


« On continue de bâtir, mais on n'oublie pas », voilà le message inspirant que livre l'ingénieure Nathalie Provost, blessée le 6 décembre 1989 quand la vie, jusque-là paisible des étudiants de Polytechnique, a tourné au drame.


Même si 25 années se sont écoulées depuis la tragédie de Polytechnique, au cours de laquelle 14 jeunes femmes ont péri sous les balles d'un tueur fou, l'événement n'appartiendra jamais au passé pour les familles des victimes, les blessés et les témoins de cet horrible drame. 

Toutes les dates anniversaires qui ont rappelé cette tragédie ont apporté leur lot de tristesse, d'incompréhension, mais parfois aussi d'espoir. Pour Polytechnique, le souvenir demeure. Mue par un impératif devoir de mémoire, sa communauté est aujourd'hui prête à transformer le souvenir de cette page noire de son histoire en un point tournant. C'est ainsi que pour souligner le 25e anniversaire du drame du 6 décembre 1989, Polytechnique met de l'avant deux initiatives qu'elle veut voir devenir pérennes.

L'Ordre de la rose blanche : une bourse d'études pancanadienne de 30 000$
Les roses blanches se sont imposées, au fil des années, comme le symbole des activités de commémoration de Polytechnique. Le 6 décembre 2014, ce symbole pacifique deviendra l'image d'événements repris annuellement.

En hommage aux victimes, blessés, professeurs, employés et étudiants qui se sont retrouvés au cœur du drame, Polytechnique a créé la bourse désignée sous l'appellation de l'Ordre de la rose blanche Polytechnique Montréal

Cette bourse de 30 000 $ sera remise annuellement par la direction de Polytechnique à une étudiante en génie qui désire poursuivre sa passion pour le génie en s'inscrivant à un programme d'études supérieures (maîtrise ou doctorat), dans l'établissement de son choix, au Canada ou ailleurs dans le monde. Au cours de cette première année, un appel de candidatures sera lancé au sein des établissements universitaires canadiens qui offrent des programmes en génie. Le nom de la première lauréate sera connu en décembre 2015.

Des ambassadrices inspirantes

C'est avec grand plaisir et bienveillance que Nathalie Provost a accepté d'être la marraine de cette bourse et que Michèle Thibodeau-DeGuire, présidente du Conseil de Polytechnique et première femme à obtenir un diplôme en génie civil de Polytechnique en 1963, a consenti à devenir la présidente du comité de sélection.

« Je suis très touchée par le fait que l'Ordre de la rose blanche soit une bourse créée en hommage à mes consœurs à qui on a fauché le droit d'exercer le beau métier d'ingénieure, témoigne Nathalie Provost. En plus d'être un salut à leur mémoire, la bourse est une main tendue à la relève et permettra à une jeune femme de franchir une étape supplémentaire dans la réalisation de son rêve de devenir ingénieure. »

« Si j'étais une jeune étudiante appelée à recevoir l'Ordre de la rose blanche, je me sentirais privilégiée de pouvoir perpétuer l'héritage des femmes ingénieures et d'ajouter ma contribution au patrimoine scientifique de notre société », ajoute Michèle Thibodeau-DeGuire, la toute première femme à occuper le poste de présidente du Conseil d'administration de la Corporation de l'École Polytechnique de Montréal. « J'espère que la première boursière ressentira cette fierté. » 

Michèle Thibodeau-DeGuire et Nathalie Provost

Un jury prestigieux

Michèle Thibodeau-DeGuire présidera le comité de sélection de la nouvelle bourse formé par :

Elizabeth Cannon, présidente et vice-chancelière de l'Université de Calgary;
Suzanne Fortier, principale et vice-chancelière de l'Université McGill;
Cristina Amon, doyenne de la Faculté de science appliquée et de génie de l'Université de Toronto;
Patrik Doucet, doyen de la Faculté de génie de l'Université de Sherbrooke;
Joshua Leon, doyen de la Faculté de génie de l'Université Dalhousie;
Pearl Sullivan, doyenne de la Faculté de génie de l'Université de Waterloo; et
Kimberly A. Woodhouse, doyenne de la Faculté de génie et de science appliquée de l'Université Queen's.

Semaine de la rose blanche au profit de Folie Technique

Reprenant toujours le symbole de la rose blanche, Polytechnique inaugurera cette année la Semaine de la rose blanche. Il s'agit d'une campagne de collecte de fonds annuelle qui aura pour thème « Dans nos mains fleurit l'avenir », et où l'institution invitera sa communauté et le grand public à faire un don en achetant et en offrant des roses blanches virtuelles. 

Dans un premier temps, les sommes recueillies seront entièrement versées à Folie Technique, le camp scientifique de Polytechnique, et permettront à des jeunes filles issues de milieux moins nantis de s'initier aux sciences et au génie. 

« Chez les filles et les jeunes issus de milieux défavorisés, la confiance en leurs propres capacités à réussir des projets scientifiques est souvent plus fragile, explique Marie-Claude Hamel, directrice de Folie Technique. Nous encourageons chez les jeunes filles une attitude positive envers ces domaines et une confiance assez grande pour qu'elles envisagent d'embrasser un jour une carrière scientifique. L'avenir qui fleurit, c'est aussi ces jeunes » 
 

Une activité pérenne

Au cours des années qui suivront, Polytechnique fera la promotion de la Semaine de la rose blanche la semaine précédant le 6 décembre. Le site sera toutefois accessible en tout temps. Les gens de tous les milieux et de tous les horizons pourront ainsi acheter et offrir des roses blanches à un être cher à l'occasion d'un événement spécial. Les entreprises pourront faire de même pour souligner un anniversaire d'entreprise ou transmettre des vœux de fin d'année, par exemple.  Des reçus d'impôt seront émis sur demande par la Fondation de Polytechnique.

  • Un don de 10 $ achète une rose et permet de payer le transport d'une jeune fille pour se rendre à une activité scientifique;
  • Un don de 50 $ achète 14 roses et permet de faire une activité scientifique dans la classe d'une école primaire;
  • Un don de 150 $ achète 25 roses et permet à une jeune fille de participer à un camp de jour scientifique d'une semaine pendant l'été.

D'autres initiatives

Dans son numéro de l'automne 2014, le magazine POLY présente un grand dossier sur l'après-tragédie. On peut y lire des témoignages et des réflexions de femmes et d'hommes ayant vécu de près les événements. Le numéro est en ligne à cette adresse : http://kiosque.polymtl.ca/

Le samedi 6 décembre à 19 h 30, l'Orchestre de l'Université de Montréal, sous la direction du chef Jean-François Rivest, présentera En souvenir d'elles, un concert soulignant le 25e anniversaire de la tragédie, à la Salle Claude-Champagne de la Faculté de musique. www.calendrier.umontreal.ca/musique/

Finalement, le samedi 6 décembre, une gerbe de quatorze roses blanches sera déposée devant la plaque commémorative par Mme Michèle Thibodeau-DeGuire, M. Christophe Guy, directeur général de Polytechnique, M. Romain Gayet, président de l'Association des étudiants de Polytechnique, et par M. Raphaël Beamonte, président de l'Association des étudiants des cycles supérieurs de Polytechnique. Pour l'occasion, les drapeaux devant l'institution seront mis en berne.

Toutes ces initiatives ne corrigeront jamais le passé, mais elles célèbrent l'importance de mettre en valeur des talents inspirants et des talents en devenir. La société et la profession d'ingénieur ont besoin de tous les talents des femmes et des hommes qui peuvent y contribuer.

Aussi sur le web :
Témoignage de Michèle Thibodeau-DeGuire et de Nathalie Provost
Témoignage de Marie-Claude Hamel, directrice de Folie Technique
Vidéo promotionnelle de la Semaine de la rose blanche Polytechnique Montréal 

 

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