Polytechnique à la rescousse de l'industrie forestière et de l'environnement - Renouvellement de la Chaire CRSNG en génie de conception environnementale
Les partenaires de cette chaire, assurée jusqu'au 31 mars 2012 par un financement de 2 275 000 $, sont le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (1 000 000 $), Ressources naturelles Canada (750 000 $), Kruger inc. (125 000 $), Papier White Birch, Div. Papier Masson ltée (125 000 $), New page Corporation, Wisconsin Rapids Mill (125 000 $), Norampac, une division de Cascades Canada inc. (125 000 $) et Tembec (25 000 $).
" Les recherches de pointe de M. Stuart dans le domaine en émergence de l'intégration des procédés procurent des avantages importants à l'industrie des pâtes et papiers du Canada. Elles mettent l'accent sur une approche globale et durable qui aidera l'industrie à considérer la forêt comme une bioraffinerie et à utiliser l'ensemble des matières premières de manière plus efficace. En outre, M. Stuart travaille au sein d'un établissement innovateur, c'est-à-dire l'Ecole Polytechnique de Montréal, qui le reconnaît comme chef de file dans son domaine ", a affirmé Mme Suzanne Fortier, présidente du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG).
"Notre gouvernement est fier de financer ce projet et d'en être le partenaire. Il aidera ainsi à élaborer des concepts éconergétiques rentables pour l'industrie des pâtes et papiers", a déclaré l'honorable Lisa Raitt, ministre des Ressources naturelles. "Notre engagement envers le secteur forestier se poursuit dans le budget de 2009, qui octroie 170 millions de dollars additionnels sur deux ans pour soutenir la diversification des marchés et les initiatives innovatrices, qui sont cruciales pour la prospérité à long terme du secteur."
Au coeur des préoccupations économiques et environnementales
Alors que les congés forcés de milliers
de travailleurs de l'industrie du bois se prolongent dans tout le pays, il y a lieu de se demander si l'industrie canadienne
des pâtes et papiers, autrefois l'un des fleurons économiques nationaux, est capable de se régénérer. Ceux qui répondent oui
précisent néanmoins qu'elle doit pour cela devenir rapidement à la fois plus concurrentielle et plus verte, d'où l'importance
du travail du Pr Stuart pour permettre un véritable " renouvellement durable ".
Les usines papetières canadiennes sont notamment affectées par les fluctuations du dollar canadien et la pression concurrentielle des industries d'Amérique latine et d'Asie, plus modernes et plus productives. Pour consolider leurs actifs et réduire leurs frais d'exploitation, la plupart d'entre elles se réfugient dans des stratégies de survie comme les fusions et les acquisitions. Alors s'ensuivent des pertes d'emploi qui ont de graves répercussions sur l'économie de certaines régions, sans pour autant remédier aucunement au problème.
Autosuffisance et diversification
"Les attitudes commencent à changer dans l'industrie papetière, bien
qu'on y saisisse encore mal les avantages de l'utilisation judicieuse des techniques d'intégration des procédés. Elles
devraient toutefois s'imposer au cours des prochaines années, compte tenu des pressions environnementales et concurrentielles
qui s'exercent. Quant au bioraffinage, ses avantages seront adoptés naturellement dans la foulée", assure le Pr Stuart.
Le bioraffinage forestier, défini comme l'utilisation complète de la biomasse et des autres matières premières, telles que l'énergie, pour produire simultanément des pâtes et papiers, de l'énergie verte et de nombreux bioproduits, se présente comme une voie de diversification stratégique. En l'intégrant à leurs activités traditionnelles, les usines de pâtes et papiers pourraient augmenter considérablement non seulement leurs revenus, mais aussi leurs débouchés, tout en maintenant leur production traditionnelle. De plus, elles contribueraient de manière significative à la réduction des émissions de GES.
Biocarburants, bioproduits et bioénergie
Certaines entreprises forestières européennes ont déjà décidé
de prendre ce virage, et le bioraffinage des résidus de bois et autres sources de lignocellulose se trouve aujourd'hui au coeur
de leur stratégie afin de devenir autosuffisantes en énergie et de diversifier leurs revenus. Au Canada, l'idée qu'une usine
papetière puisse également produire de l'éthanol cellulosique ou d'autres produits verts à partir d'arbres ou de résidus
forestiers avance d'autant plus vite que la production d'agrocarburants à partir de céréales, autrefois destinées à
l'alimentation, est sérieusement remise en question.
Pour atteindre les taux obligatoires "d'or vert" dans l'essence fixés par la nouvelle politique fédérale, il est clair qu'il serait préférable de leur substituer des biocarburants dits de deuxième génération, tels que ceux issus d'algues, de champignons et de biomasse lignocellulosique.
Comme il n'existe pas de solution universelle, la Chaire travaillera à définir la meilleure stratégie à adopter entreprise par entreprise, en visant à maximiser les revenus issus de la transformation par la production plus stratégique de produits à valeur ajoutée comme les biopolymères.
Une relève attendue
"Cette approche novatrice attire de nombreux doctorants de partout dans le monde.
Jusqu'ici, une vingtaine d'étudiants ont obtenu un diplôme au sein de la Chaire et pratiquement tous travaillent déjà dans leur
domaine de recherche, affirme M. Christophe Guy, directeur général de Polytechnique. Nous sommes très heureux de ce
renouvellement qui nous permet de continuer à former la relève dans ce domaine capital pour notre avenir économique. Cette
année, la Chaire compte 4 étudiants à la maîtrise, 11 étudiants au doctorat et 1 étudiant post-doctoral."
À la fois chercheur et praticien
Avant de se joindre au milieu universitaire, le Pr Stuart a travaillé
comme consultant en conception, à titre d'associé et directeur du génie de procédés chez les Consultants Beak ltée, de
partenaire et directeur des services environnementaux chez Simons Groupe environnemental, et de directeur du groupe de génie
des procédés et de l'environnement chez H.A. Simons ltée à Montréal (aujourd'hui AMEC).
Ayant obtenu son doctorat en génie chimique à l'Université McGill à Montréal, il a été président de la Société canadienne de génie chimique (SCGCh). Il siège au Comité consultatif de RNCan sur les sciences et la technologie énergétiques (CCSTE) et est le principal consultant de sa compagnie, Processys inc., dont il est l'unique actionnaire. La principale contribution du Pr Stuart à la recherche est liée au développement et à l'application des outils d'intégration des procédés pour l'analyse des systèmes et, plus spécifiquement, à la résolution des problèmes de conception critiques pour l'industrie papetière. Le Pr Stuart est entré à Polytechnique en 2000 en tant que titulaire de la Chaire CRSNG en génie de conception environnementale, la première chaire de conception au Canada.
À propos du CRSNG
Le CRSNG est un organisme fédéral dont la vision est d'aider à faire du Canada un
pays de découvreurs et d'innovateurs, au profit de tous les Canadiens. Il appuie quelque 26 500 étudiants universitaires et
stagiaires postdoctoraux dans leurs études supérieures. Le CRSNG fait la promotion de la découverte en offrant un appui
financier à plus de 11 800 professeurs d'université chaque année et favorise l'innovation en incitant plus de 1400 entreprises
canadiennes à investir dans les projets de recherche universitaires et à y participer.
À propos de Ressources naturelles du Canada - CanmetENERGIE
Ressources naturelles Canada s'efforce
d'assurer le développement responsable des ressources naturelles du Canada, y compris l'énergie, les forêts, les minéraux et
les métaux, ainsi que d'élaborer des politiques et des programmes qui renforcent la contribution du secteur des ressources
naturelles à l'économie de même que la qualité de vie de tous les Canadiens.
CanmetENERGIE, administré par Ressources naturelles Canada, est le chef de file au Canada dans le domaine de la recherche et du développement des technologies énergétiques propres. CanmetENERGIE travaille de concert avec l'industrie de l'énergie, les universités et les acteurs du secteur de l'environnement au développement, à la mise à l'essai, à la démonstration et au déploiement des technologies énergétiques propres.
À propos de l'Ecole Polytechnique de Montréal
Fondée en 1873, l'Ecole Polytechnique de Montréal est
l'un des plus importants établissements d'enseignement et de recherche en génie au Canada et elle occupe le premier rang au
Québec par le nombre de ses étudiants et l'ampleur de ses activités de recherche. Polytechnique donne son enseignement dans 12
spécialités de l'ingénierie et réalise près du quart de la recherche universitaire en ingénierie au Québec. L'Ecole compte 230
professeurs et près de 6000 étudiants. A son budget annuel de fonctionnement de 85 millions de dollars s'ajoute un fonds
d'opération et d'infrastructure de recherche de 68 millions de dollars, y inclus des subventions et contrats de 38 millions de
dollars.
Des photos de l'événement, du Pr Paul Stuart et de l'équipe de la Chaire CRSNG en génie de conception environnementale sont disponibles sur demande.
Site Internet de la Chaire CRSNG en génie de conception environnementale : http://www.polymtl.ca/pate-papier/index.php
Renseignements :
Annie Touchette
Ecole Polytechnique de Montréal
514 340-4711, poste 4415
514 231-8133
annie.touchette@polymtl.ca