Ordre de la rose blanche

2017

Ella Thomson, troisième récipiendaire de l'Ordre de la rose blanche: un cerveau qui a du coeur!

Aujourd’hui étudiante au doctorat en génie électrique dans la prestigieuse université Stanford, Ella Thomson n’oublie pas que tout a commencé dans sa petite cuisine à Winnipeg. « J’étais une enfant curieuse et j’étais bonne en maths. J’avais beaucoup de plaisir à faire des expériences avec mon père dans la cuisine », se rappelle-t-elle. Douée et très précoce, la lauréate de l’Ordre de la Rose blanche 2017 fait ses premiers pas en recherche à l’Université du Manitoba à l’adolescence, grâce à un programme parascolaire de mentorat pour jeunes scientifiques. Elle n’a que 13 ans.

À force de faire du bénévolat auprès de personnes ayant des troubles de développement et d’observer la détérioration de l’état d’une grande tante souffrant d’Alzheimer, l’apprentie chercheuse devient complètement fascinée par le fonctionnement du cerveau. « Ce qui me frappait, c’était que la mémoire à long terme de ma tante fonctionnait bien, mais pouvait oublier ce qu’elle avait dit 5 minutes auparavant », raconte-t-elle. Ella se met à étudier le rôle de la dysfonction mitochondriale dans des maladies dégénératives au Centre de recherche de l’hôpital de Saint-Boniface et poursuit ses recherches même à l’université. Grâce à une bourse de recherche de premier cycle du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, elle parviendra à développer un modèle mathématique permettant de tester le potentiel de traitements avant de les administrer.

La suite de son parcours n’est que succès. À sa troisième année de génie à l’Université du Manitoba, la jeune femme a des résultats la classant parmi les dix meilleurs étudiants de sa promotion, sur environ 6000, et finit son baccalauréat avec une moyenne frôlant la perfection. Grâce à son engagement et son leadership, elle est finaliste pour les Prairies pour la bourse Rhodes et décroche — deux fois plutôt qu’une (devant toutefois décliner l’une d’elles) — l’éminente bourse Schulich Leader, offerte à seulement 50 étudiants en science à travers le Canada.

Mais Ella Thomson n’est pas qu’un cerveau… Elle a aussi, et surtout, du cœur. Soucieuse de faire une différence dans le monde, la jeune humaniste d’aujourd’hui 21 ans s’est toujours impliquée dans sa communauté, que ce soit comme représentante étudiante dans divers conseils ou dans le domaine humanitaire, en fondant un groupe affilié à Hope international Canada, un organisme qui répare du matériel médical usagé pour ensuite l’expédier à des pays en développement. « Comment je fais tout ça ? J’essaie de gérer mon temps le mieux possible », explique la jeune femme qui aime jouer au tennis et lire des romans historiques pour relaxer dans ses temps libres.

Parmi ses engagements, celui auprès des filles du club Femmes en science et génie (WISE en anglais) revêt une importance particulière. Ayant été initiée très jeune aux sciences, Ella, qui rêve d’une carrière dans le monde académique, est parfaitement consciente de la chance qu’elle a eue. « Je trouve que commencer les sciences au secondaire, c’est déjà tard pour les filles. Il faut les intéresser à un plus jeune âge. » Source d’inspiration pour elle, sa mère, enseignante en maternelle dans une école de fillettes, fait justement beaucoup pour la cause. « Elle fait de la science avec ses élèves et les initie à la charte des droits et libertés », dit-elle fièrement avant d’ajouter : « Au fond, elle leur montre que les filles peuvent faire tout ce qu’elles ont en tête. »